Donner de sa personne, mais aussi de son temps et de ses compétences est une habitude chez Open, une société spécialisée dans les services numériques à Levallois-Perret. Alors pourquoi ne pas faire la même chose avec de l’argent – pour des associations qui luttent contre la maladie, comme Vaincre la mucoviscidose ; le fossé numérique, comme Passerelles numériques, qui permet aux jeunes les plus défavorisés de bénéficier d’une formation supérieure et d’accéder à un emploi dans le secteur des nouvelles technologies ; contre le réchauffement climatique et pour la reforestation, comme Je t’aime, je sème ? C’est maintenant possible.

« L’initiative, qui vient d’être mise en œuvre, est venue de la direction, qui a souhaité, dans un cadre plus large, offrir la possibilité aux collaborateurs de donner à ces associations emblématiques de nos axes RSE, à savoir le mieux-vivre, l’engagement environnemental et la santé », détaille Nathalie Mrejen, directrice Communication et marketing d’Open. De fait, le groupe a mis en place, dès 2009, divers programmes fondés sur un engagement sociétal et environnemental, après avoir adhéré au Global Compact, l’initiative des Nations unies visant à inciter les entreprises à adopter une attitude socialement responsable. Autant de d’actions qui ont ensuite constitué le socle de la RSE d’Open.

Concrètement, Open a demandé à MicroDon – une start-up qui propose des solutions facilitant l’engagement solidaire en entreprise – de personnaliser la plateforme numérique pour ses collaborateurs. Les salariés peuvent, par l’intermédiaire de celle-ci, faire un don en arrondissant leur salaire net à l’euro inférieur et en ajoutant, s’ils le souhaitent, un montant fixe. Le but ? Soutenir une ou plusieurs des trois associations choisies. En outre, le système est souple et permet de changer à tout moment le don et même de le stopper ou de faire évoluer le choix des associations bénéficiaires.

Open n’est pas la seule entreprise à avoir fait appel aux services de MicroDon. Saint-Gobain, la Mutuelle générale de l’Éducation nationale (MGEN), de même que l’entreprise Nemera, spécialisée dans les systèmes d’administration de médicaments, font également partie des dernières recrues. La pratique de « l’arrondi sur salaire » se répand d’ailleurs en France. Selon le dernier baromètre annuel du don sur salaire, réalisé par MicroDon, à la fin de l’an dernier, quelque 293 entreprises, représentant 161 290 salariés, étaient engagées dans ce dispositif.

« Deux mois après l’introduction de la plateforme, nous avions déjà 100 donations, cela peut paraître peu sur un effectif de plus de 3 600 collaborateurs en France, mais les salariés doivent encore s’approprier le programme », déclare Nathalie Mrejen. Et si Open n’a pas l’intention de comptabiliser les montants versés ni d’analyser le profil des utilisateurs de la plateforme, et encore moins de mesurer leur bien-être, puisqu’on sait que donner est plus gratifiant que recevoir, c’est, bien entendu, pour préserver « l’anonymat et l’intimité des donateurs », mais aussi parce que la pratique du don en général fait partie de la culture de l’entreprise.

Ainsi, les collaborateurs d’Open peuvent donner des jours de congé pour d’autres salariés (pour l’accompagnement de personnes malades dans la famille, par exemple), de même qu’ils peuvent donner de leur temps à des associations dans le cadre d’un mécénat de compétences. Sans oublier le programme de course à pied qui permet de reverser à des associations une partie du montant de l’inscription versé par les entreprises. Les collaborateurs, eux, n’ont qu’à courir, et « depuis trois ans que nous participons au programme, environ 100 collaborateurs ont couru plus de 10 000 kilomètres dans 11 courses dans de nombreuses villes », précise la porte-parole d’Open.