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Les inégalités progressent partout dans le monde

Actu | Repères | publié le : 07.02.2018 |

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Part de revenu des 10 % les plus aisés dans le monde, 2016 (Source : WidWorld, 2017)

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Les inégalités progressent en Europe, mais moins qu’ailleurs, indique le rapport sur les inégalités mondiales 2018 du WidWorld, rédigé par les économistes Thomas Piketty, Lucas Chancel, et leurs collègues. En Europe, la part des revenus des 10 % les plus riches est passée de 32 % du total des revenus en 1980 à 37 % en 2016. Le creusement des inégalités est modéré par rapport à l’Amérique du Nord (34 à 47 % dans la même période). Comment expliquent-ils cette progression ? D’un côté par le déclin du capital public au profit du capital privé sous l’effet des privatisations. Elles auraient réduit la marge de manœuvre des pouvoirs publics en matière de salaires. De l’autre, par les baisses d’impôts sur les classes aisées des années 1970 au milieu des années 2000. Elles ont affaibli un outil de répartition, et l’évasion fiscale n’a rien arrangé. Depuis 2008, les baisses d’impôts ont été globalement interrompues, mais aujourd’hui sonne l’heure du choix : renouer avec les réductions d’impôts comme dans l’Amérique de Trump ou endiguer les inégalités. Si la tendance actuelle se poursuit, alors en 2050 les 0,1 % les plus riches détiendront le quart de la richesse mondiale, contre 7 % aujourd’hui. Mais d’autres scénaris sont envisagés. Un scénario à l’Américaine où les inégalités s’aggravent durement et un scénario à l’européenne, où leur progression est contenue. Réduire les inégalités nécessiterait d’importants investissements dans l’éducation, la santé, et l’environnement. Mais la tâche s’avère ardue au regard de l’endettement des pays, admettent les auteurs. Les données qu’ils publient servent d’outil d’aide à la décision car « il n’existe pas une vérité scientifique unique sur ce qui serait le niveau optimal d’inégalité, il appartient au débat public et aux institutions démocratiques de trancher ces questions délicates ». La question des inégalités n’est désormais plus conscrite à certains courants économiques. Les organismes internationaux tels que l’OCDE et le FMI considèrent désormais qu’elles sont néfastes à la croissance économique.