logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Un tiers des salariés connectés l’été pour travailler

Entreprise & Carrières | Conditions de travail | publié le : 26.09.2017 | Virginie Leblanc

Une partie non négligeable des salariés, et surtout des cadres, a du mal à remiser son téléphone mobile lors des vacances d’été. Sentiment d’y être obligé, mais aussi peur d’être submergé à son retour.  

Si une large majorité des actifs occupés déclare ne pas se connecter pour travailler durant leurs congés d’été, ils sont tout de même 33,5% à le faire, et ce, davantage chez les cadres supérieurs (51,5%), selon une étude* d’Eléas, cabinet conseil en qualité de vie au travail et prévention des risques psychosociaux, réalisée avec Olystic spécialiste de  l’enquête RH et organisationnelle. Et ce, alors même que le droit à la déconnexion est entré en vigueur depuis le 1er janvier 2017. « Nous constatons que plus les cadres supérieurs ont un niveau de revenu élevé et plus ils se connectent », commente Xavier Alas Luquetas, président fondateur d’Eléas.

Culpabilité. Autre enseignement de l’étude, publiée le 26 septembre et présentée à l’occasion de la remise du prix du DRH numérique organisé par l’ANDRH le 27 septembre : 27% des actifs culpabilisent de ne pas se connecter pour travailler pendant l’été, un sentiment encore plus fort chez les cadres (42,7%). « La connexion serait la preuve de son engagement et ferait partie intégrante du poste à responsabilité, souligne Xavier Alas Luquetas. Or, l’absence de connexion est essentielle pour restaurer l’individu dans sa capacité à être créatif, motivé et efficace. Par ailleurs, si l’entreprise entend faire appliquer le droit à la déconnexion, le dirigeant se doit d’être exemplaire. »

Deux raisons principales poussent les salariés à se connecter : le sentiment d’obligation professionnelle (31,1%) et la peur d’avoir une charge de travail trop importante au retour de vacances (26,1%).

Eléas a également interrogé les salariés sur les effets de leur comportement auprès de leur entourage : 31,7% font face à des situations de tensions avec leurs proches. Tensions encore plus présentes quand le nombre d’enfants augmente et quand le salarié est non cadre. Dans ce cas, il est signifié par le conjoint qu’il est inutile de gâcher les vacances alors qu’on a pas les responsabilités ni la paye qui le justifieraient !

Les jeunes de moins de 30 ans figurent aussi parmi les catégories pour lesquelles le mécontentement de l’entourage est le plus fort : un phénomène qui s’explique par « la distance que cette génération prend à l’égard de son travail. Ils savent qu’ils n’ont pas beaucoup à en attendre et qu’ils vont en changer », analyse Xavier Alas Luquetas.

* auprès de 1199 personnes représentatives de la population active en emploi, hormis les agriculteurs. Les cadres sont légèrement sur-représentés puisqu’ils représentent 24% de l’échantillon alors qu’ils ne constituent que 15% environ de la population active occupée.

Auteur

  • Virginie Leblanc