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Le marché de l’emploi cadres RH s’améliore

Entreprise et carrières, n° 1050 du 24/05/2011 | Mobilités | publié le : 26.05.2011 |

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Les intentions d’embauche et le nombre d’offres d’emploi cadres RH progressent, selon le dernier baromètre Apec-ANDRH. Mais le profil des candidats ne correspond pas toujours aux attentes des employeurs.

Après deux années particulièrement difficiles pour les demandeurs d’emploi, y compris ceux de la fonction RH, 2011 s’annonce sous de meilleurs auspices. C’est la bonne nouvelle du 2e baromètre Apec-ANDRH sur l’emploi cadre dans la fonction RH publié le 18 mai. Celui-ci confirme les résultats d’une précédente étude réalisée par le cabinet de recrutement Hays à la fin du mois de mars (lire Entreprise & Carrières n° 1043).

Davantage de postulants insatisfaits

Selon le baromètre Apec-AN­DRH, agrégation de plusieurs enquêtes de l’Apec, les indicateurs relatifs à l’offre d’emploi RH évoluent en faveur des candidats. Il en résulte que les recruteurs commencent à éprouver des difficultés pour trouver les prétendants adéquats. Mais – c’est la mauvaise nouvelle – les premiers ne sont pas satisfaits par les profils des seconds ou ne peuvent répondre à leurs attentes ; en conséquence, le nombre de postulants insatisfaits augmente également. Autre mauvaise nouvelle, les salaires proposés à l’embauche dans la fonction RH sont nettement en dessous du marché.

« Les entreprises recruteront en 2011 davantage de cadres dans les RH pour accompagner le développement des compétences en interne et le recrutement externe de cadres », prévoit Pierre Lamblin, directeur du département études et recherche de l’Apec.

En effet, les intentions d’embauche d’un cadre RH pour le 2e trimestre (8 %) sont en hausse de 2 points par rapport à la fin de l’année dernière et de 4 points par rapport au 2e trimestre 2009. Après une année 2009 au cours de laquelle le nombre d’offres d’emploi dans la fonction RH confiées à l’Apec a atteint un niveau particulièrement bas (8 158), 2010 a connu un net rebond (12 185 offres), dépassant le volume d’avant la crise (11 132 offres en 2008). Pierre Lamblin remarque que, « d’après certains travaux récents de l’Apec sur les problématiques RH, une majorité d’entreprises a renforcé le développement des compétences en interne durant ces deux ou trois dernières années ».

L’amélioration se poursuit début 2011. Entre le premier trimestre 2010 et le premier trimestre 2011, le volume d’offres RH augmente de 65 % (2 564 vs 4 242). Toutes les sous-fonctions progressent, mais pas à la même vitesse (voir graphique): + 77 % en développement des RH ; + 73 % en administration des RH ; + 71 % pour les postes de direction (les volumes restent toutefois faibles : 470 offres au premier trimestre 2011) ; mais + 36 % dans le domaine de la formation, initiale ou continue. Ces offres se situent à plus de 80 % dans le secteur des services, et plus particulièrement dans le conseil aux entreprises, chez les intermédiaires du recrutement et dans l’informatique. « Cela ne signifie pas que les entreprises externalisent majoritairement leurs fonctions RH. Les gisements d’emploi RH reflètent la structure du marché de l’emploi cadre », tient à préciser Pierre Lamblin.

Augmentation du nombre de candidats

Conséquence de l’augmentation d’offres d’emploi RH, les recruteurs éprouvent davantage de difficultés à trouver le bon candidat. Entre les 1er et 3e trimestres 2010, la proportion de recruteurs ressentant des tensions est passée de 34 % à 42 %.

Or le nombre de candidats par offre augmente dans le même temps. Au 3e trimestre 2008, il y avait 68 candidatures pour une offre d’emploi RH, 85 au 3e trimestre 2009 et 95 au 3e trimestres 2010. Les tensions rencontrées par les recruteurs ne tiennent donc pas seulement au fait que ces derniers sont plus nombreux à se disputer des candidats, mais aussi à des décalages entre les attentes des premiers et les profils et attentes des seconds.

L’Apec a interrogé des recruteurs sur la nature des dysfonctionnements. Il s’avère que les employeurs offrent des salaires trop faibles ; exigent de la polyvalence (RH et commercial, par exemple) ; proposent des postes très spécialisés (responsable paie notamment) ; attendent une compétence particulière (en langues ou à l’international) ; proposent un statut peu attractif (CDD) ou recherchent des jeunes diplômés qui ne sont pas encore sortis de l’école.

Des candidatures pas toujours bien ciblées

« D’un côté, de nombreux jeunes diplômés (des promotions 2008, 2009 et 2010) sont encore à la recherche d’un premier emploi, et adressent des candidatures pas toujours bien ciblées et, de l’autre, certains recruteurs recherchent des profils très spécifiques “polycompétents”, souvent très rares, et privilégient l’expérience », commente Pierre Lamblin.

S’agissant du niveau du salaire, il se confirme ce qui apparaissait déjà dans de précédentes enquêtes : les RH sont les mal-payés de l’entreprise, leur salaire est objectivement plus faible que dans les autres fonctions (voir tableau ci-contre). Ainsi, le salaire médian proposé à un jeune diplômé RH est inférieur de 16 % à celui offert aux jeunes cadres toutes fonctions confondues. L’écart est de 12,5 % chez les cadres confirmés. Notons que l’écart entre les RH les mieux payés (dernier décile) et les autres fonctions n’est que de 4 %.

En cinq ans, les priorités RH des entreprises ont fortement évolué

En 2006, l’Apec a demandé a des gestionnaires RH quelles étaient leurs priorités à moyen terme. L’association a renouvelé l’opération début 2011. Entre les deux, les priorités ont changé.

L’optimisation de l’organisation du travail reste toujours au premier rang. En revanche, la fidélisation des salariés et l’amélioration du climat social ne sont plus la seconde priorité. En 2011, ces actions sont remplacées par la transmission des savoirs et la prévision des besoins en compétences.

« La page de la crise de 2008 n’est pas tournée et de nombreuses entreprises se préoccupent plus de la gestion des compétences internes et de leur optimisation en prévision de la reprise », relèvent les auteurs du baromètre.