Sensibiliser, former, accompagner. Tels sont les trois piliers retenus par le Medef pour épauler les entreprises dans l’identification des compétences dont elles vont avoir besoin.  

Faire de la France, le « champion mondial de la smart économie », c'est l'ambition du Medef. L'organisation patronale s’est appuyé sur une étude du cabinet de conseil Semaphores pour élaborer un plan d'action, présenté fin juin.

Sémaphores a passé en revue les différents rapports sur l’impact de la transition verte et numérique sur l’emploi. Le cabinet a également interrogé 25 entreprises particulièrement touchées par ces changements (1).

Première mesure : aider les entreprises à identifier leurs besoins. Si pour la transition verte, la publication des nouvelles normes permet aux entreprises de répérer les nouvelles compétences dont elles doivent désormais s’entourer, elles semblent en revanche dans l’expectative pour engager la digitalisation de leur activité….

Un consensus commence toutefois à émerger autour de la demande de compétences transversales, comme la capacité de coopération, le besoin d’agilité… « Des profils peu formés aujourd’hui par les écoles et universités. Les employeurs aimeraient aussi avoir des points de repère. Or il n’existe pas de guide de bonnes pratiques », remarque Alain Druelles, directeur de l’éducation et de la formation du Medef.

Passer du benchmark à l’incubation

Pour répondre à cette attente, le Medef a notamment confié à Olivier Midière, son ambassadeur du numérique, le soin de visiter 22 pays pour réaliser une comparaison internationale. « Les pays les plus avancés sont dans bien des cas les pays émergents.

Dans les pays industrialisés, chacun cherche ses marques et seuls l’Estonie, Singapour ou Israël ont défini une stratégie globale », remarque-t-il. Face à ce constat, la Commission européenne a demandé aux Etats membres de constituer des Coalitions nationales sur les compétences et les emplois.

En France, le Medef devrait prendre la tête de celle en cours de constitution qui rassemblera tous les acteurs (syndicats, Pôle emploi, DGEFP, Apec…). Les parties prenantes ne sont déjà mises d’accord sur la création d’un « socle de compétences numériques » dont le référentiel devrait être dévoilé par le Copanef (Comité interprofessionnel pour l'emploi et la formation) d’ici l’automne.

En attendant, le Medef a déjà créé un auto-diagnostic pour permettre aux entreprises de déterminer les évolutions de leurs systèmes d’informations, amenés à gérer de plus en plus de données du fait de la digitalisation.

Faire évoluer la formation

Deuxième mesure, le déploiement de formation. Le syndicat patronal va proposer à ses adhérents le Mooc « Métamorphose » élaboré avec le CNAM. Objectif :  identifier les questions à se poser car la transformation digitale a certes des répercussions sur les métiers mais elle modifie également les business modèles.

Troisième pierre à l’édifice : l’accompagnement des responsables d'entreprises volontaires en « incubation » pendant 32 jours pour mettre en oeuvre leurs axes de transformation. « A l’issue de ces expérimentations, nous regarderons comment participer à l’évolution des formations, depuis le primaire, pour prendre en compte ces nouvelles compétences et à intégrer ces besoins dans les plans régionaux de formation en cours d’élaboration », conclut Alain Druelles.

(1)"L'impact des transitions verte et numérique sur l'emploi, les besoins de compétences et les besoins de formation ». https://fr.slideshare.net/medef/etude-sur-limpact-des-transitions-verte-et-numrique-sur-lemploi-les-besoins-de-comptences-et-les-besoins-de-formation