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LA SEMAINE

Négociation : Michelin préserve SON USINE DE ROANNE

LA SEMAINE | publié le : 26.05.2015 | Laurent Poillot

Après un an de large concertation, les partenaires sociaux ont signé un accord qui pérennise l’emploi et flexibilise l’organisation du travail.

Michelin a signé avec les trois syndicats représentatifs de son usine de Roanne (CFDT, CFE-CGC et SUD), le 19 mai, un « pacte d’avenir » destiné à lui éviter la restructuration, en contrepartie d’une plus grande flexibilité. Enjeu : 80 millions d’euros investis, à l’horizon 2019, dans la production de pneus ultra-haute performance pour véhicules de luxe en remplacement de celle, très concurrencée, des pneus de véhicules de tourisme, qui représentait les deux tiers de la fabrication.

Réorientation de la production.

Les syndicats soulignent que c’est à leur initiative que la direction du groupe, saisie en janvier 2014, avait accepté six mois plus tard de discuter de la réorientation du site et de mener une étude en ce sens, avec Secafi. « Tout a été mis sur la table – niveau de qualité, coûts de production, effectifs, moyenne d’âge… – et le partage des résultats a permis un climat de confiance », affirme Éric Martin, délégué CFE-CGC.

D’octobre à mars 2015, six groupes de travail ont mobilisé plus de 70 personnes du siège et de l’usine pour traiter de QVT, de flexibilité et de réactivité, et pour déterminer les points clés de l’accord, qui a été approuvé à 95 % par les salariés.

Le texte prévoit de ramener l’effectif à 720 emplois, contre 830 actuellement (dont 770 CDI), sans licenciements. L’usine va aussi revenir à une organisation en 5 x 8 qu’elle avait connue de 2000 à 2011, soit cinq équipes qui se succèdent sept jours sur sept, 24 heures sur 24, contre quatre équipes actuellement. Les salariés ont aussi accepté de travailler jusqu’à six jours supplémentaires par an. Cette flexibilité pourra leur être payée avec abondement de l’employeur, ou récupérée en partie ; 2 millions d’euros seront investis pour améliorer la qualité de vie au travail.

« On ne voulait pas d’un accord de compétitivité qui remette en cause le temps de travail et impacte la rémunération », commente Jérôme Lorton, le délégué SUD, syndicat majoritaire. « Nous conservons notre niveau de salaire et le fonctionnement en 35 heures : c’est donc plutôt un bon accord », ajoute Éric Martin. Et cette méthode de négociation est reprise par deux autres sites, à La Roche-sur-Yon et à Clermont-Ferrand.

Auteur

  • Laurent Poillot