L’INSTITUT DE L’ENTREPRISE PUBLIE SON RAPPEL ANNUEL 2017 consacré aux enjeux économiques et sociaux des entreprises. Un manifeste libéral dédié aux grands patrons, appelant en cette année d’élection « à la libéralisation de la croissance et de la concurrence ». Avec 28 contributions d’enseignants et de dirigeants, le rapport entend « s’attaquer aux tabous » qui sapent le dynamisme des entreprises, au risque de camper sur une doctrine qui date : les Français aiment leur entreprise, il est possible de réformer en France, il faut flexibiliser le temps de travail, l’État pêche par son centralisme, le chômage arrange les pouvoirs en place… On regrette que le rapport se penche si peu sur l’évolution de l’entreprise et du monde du travail en général, si ce n’est pour déplorer que la loi Travail ne se soit pas saisie du sort des travailleurs indépendants. Restent quelques chapitres instructifs, comme celui, corrosif, consacré aux syndicats patronaux et salariés, dénonçant l’opacité du financement du paritarisme « générateur de corruption, qu’il faut réformer ». Ou ce plaidoyer d’un historien pour une « théorie » en économie et sciences sociales dans les PME, grandes oubliées des recherches, et donc du corps social.