L’étude, rendue publique pendant l’été, est sans appel : la transformation numérique des entreprises, un peu partout dans le monde, est tout sauf profonde. Elle serait, selon Feedback Business Consulting/Infosys, parfaitement cosmétique, en fait. L’étude « The New Champions Of Digital Disruption », réalisée par Feedback Business Consulting pour Infosys, est basée sur une enquête réalisée en mars et avril 2018 auprès de 1 000 décideurs seniors impliqués dans la transformation numérique. Les répondants travaillent dans des entreprises d’au moins 5 000 personnes et dont le chiffre d’affaires annuel dépasse le milliard de dollars. Les personnes interrogées étaient réparties dans 11 secteurs d’activité en Australie, Chine, France, Allemagne, Inde, Royaume-Uni et États-Unis.

Trois profils d’entreprises émergent de l’étude. Les « explorateurs », d’abord, qui représentent la moitié des entreprises interrogées, et qui s’engagent dans des programmes numériques pour améliorer l’expérience client. Et celle-là seulement. Viennent ensuite les « observateurs » (28 %), qui se contentent de rechercher une efficacité immédiate à des petits projets. Enfin, les « visionnaires » (22 % seulement) qui visent véritablement la transformation de leur modèle économique et de leurs processus. Or pour Infosys, seule une transformation en profondeur telle que la veulent les « visionnaires » sera de nature à apporter de réels bénéfices. Pourquoi une telle inertie ? Pour plus de la moitié des répondants, le manque de compétences est à blâmer. Sans oublier les freins d’ordre culturel. Oser expérimenter n’est pas dans la culture de nombreuses entreprises (40 % des répondants pointant cette difficulté).