Ce sont deux professeurs de neurosciences de l’université Duke, aux États-Unis, qui le disent, dans le sillage de leurs recherches : en mettant l’accent sur l’empowerment individuel des femmes, à qui l’on donne des conseils pour mener leur barque et faire carrière malgré les discriminations et le sexisme qui sévissent encore dans les organisations, on réduit d’autant la perception générale selon laquelle les barrières qui se dressent devant elles sont avant tout systémiques et exigent un effort sociétal commun pour les dépasser.

L’article, à paraître prochainement dans le Journal of Personality and Social Psychology, a déjà fait réagir une journaliste du site Quartz, qui cite : « Entre l’argument selon lequel les femmes peuvent elles-mêmes régler le problème, comme l’affirment les promoteurs de cet individualisme, et l’idée que les femmes doivent être les seules à agir pour le régler, il n’y a qu’un pas, disent les chercheurs. Qui vont même plus loin : « Nous faisons l’hypothèse que ce premier message risque d’amener les gens à une autre conclusion, encore plus dommageable, celle qui consiste à dire que les femmes sont responsables de cette situation et qu’elles sont elles-mêmes la cause de leur sous-représentation aux échelons élevés des organisations ».