Les trois quarts des entreprises japonaises n’ont aucune femme à un poste de direction senior et la quasi-majorité des sociétés indiquent également que les femmes ne représentent que 10 % de l’encadrement, selon une enquête réalisée récemment par l’agence de presse Reuters. De quoi décourager le Premier ministre Shinzo Abe, ardent supporter de la participation des femmes dans l’économie. Ou au contraire, de quoi le renforcer dans son initiative, celle de pousser les entreprises à promouvoir les femmes, pour qu’au sein des sociétés cotées, elles constituent 10 % des équipes dirigeantes et 30 % de l’encadrement à horizon 2020. Le Japon est particulièrement en retard sur les autres pays de l’OCDE en matière d’égalité femme/homme dans l’économie, se situant à la 114^e place (sur 144 pays) dans l’analyse effectuée par le Forum économique mondial concernant le fossé entre femmes et hommes. Et si davantage de Japonaises participent désormais au marché du travail (66 % en 2016 contre 56,7 % en 2000), nombreuses sont celles qui ne travaillent pas à temps complet. Toutefois, pour de nombreuses personnes interrogées à l’occasion de l’enquête Reuters, les obligations ne doivent pas être uniquement du côté des entreprises. Certes, elles doivent former voire chouchouter des collaboratrices pour qu’elles puissent grimper les échelons, mais de manière générale, l’État doit également offrir un environnement de nature à permettre aux femmes de poursuivre leur carrière. Cela passe, par exemple, par la création de crèches. De fait, nombreuses sont les femmes qui abandonnent leur travail après la naissance de leur premier enfant. Sous la pression de la société et de la famille, mais aussi faute de pouvoir le faire garder dans de bonnes conditions. Conséquence, quand bien même les entreprises voudraient les promouvoir, elles ne sont déjà plus dans la course…