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Heures supplémentaires : L’exonération des cotisations sociales salariées pourrait augmenter le chômage

L’actualité | publié le : 08.10.2018 | N. T.

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Heures supplémentaires : L’exonération des cotisations sociales salariées pourrait augmenter le chômage

Crédit photo N. T.

Si elle devrait stimuler la consommation, la mesure pourrait aussi avoir des effets pervers. Selon une note publiée le 1er octobre 2018 par Bruno Ducoudré et Éric Heyer, économistes à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), l’exonération des cotisations salariales sur les heures supplémentaires, inscrite dans le projet de loi de finances (PLF) 2019, pour booster le pouvoir d’achat des travailleurs français de 2 milliards d’euros en année pleine, pourrait par ailleurs aboutir à une perte d’emplois. Cette exonération pourrait inciter les salariés à accepter de faire des heures supplémentaires, celles-ci étant plus attractives, car mieux rémunérées. Ce qui « entraînerait une hausse de 4,3 % de celles-ci, soit 28,5 millions d’heures supplémentaires additionnelles », précisent les auteurs. À court terme, on assisterait à une augmentation de la durée du travail au détriment de l’emploi.

Autre effet à attendre de la mesure, selon les deux économistes : le surplus de pouvoir d’achat reversé aux ménages se traduirait par une hausse de la consommation, donc de la production et de l’emploi. S’ajouterait, « l’effet du financement de la mesure, qui vient obérer la demande finale avec un effet plus ou moins important selon la composition de ce financement (économies de dépenses publiques ou hausse des prélèvements obligatoires). Nous supposons, compte tenu des mesures annoncées dans le PLF 2019, que le financement de la mesure se traduirait par des économies sur la dépense publique, réparties de manière uniforme entre les différents grands postes de dépense (investissement public, rémunérations et emplois publics, prestations sociales, transferts sociaux en nature et consommations intermédiaires) », expliquent ces derniers.

Au final, sans prise en compte du financement de la mesure, l’exonération partielle de cotisations sociales salariales sur les heures supplémentaires aurait un effet légèrement négatif sur l’emploi salarié, estimé par Bruno Ducoudré et Éric Heyer à – 2 000 emplois en 2019, puis – 8 000 emplois en 2020. « Le pouvoir d’achat redistribué stimule la consommation et le PIB, mais dans le même temps, la hausse de la durée du travail est plus forte, ce qui aboutit à détruire des emplois », soulignent-ils. Si l’on prend en compte le financement, l’effet négatif monterait à – 12 000 emplois salariés marchands en 2020 et la mesure augmenterait le taux de chômage de 0,1 point.

Auteur

  • N. T.