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Sur le terrain

Sécurité au travail : Manpower vise le « zéro accident »

Sur le terrain | publié le : 22.10.2018 | Nathalie Tran

L’entreprise de travail temporaire veut mobiliser l’ensemble des acteurs afin de réduire de façon notable le nombre d’accidents de ses salariés intérimaires. Et plus particulièrement les entreprises utilisatrices, pas toujours suffisamment vigilantes dans ce domaine.

C’est sur une prise de conscience collective que l’entreprise de travail temporaire mise aujourd’hui pour réduire significativement les accidents du travail (AT) de ses intérimaires. Afin de sensibiliser à la prévention des risques l’ensemble des acteurs – les agences et les fonctions supports de Manpower, les entreprises utilisatrices et les intérimaires eux-mêmes –, la direction du groupe a signé, le 11 juin 2018, un accord avec la CFDT, la CFE-CGC, la CGT et FO qui vient compléter et enrichir l’accord de branche du 3 mars 2017. L’objectif : franchir un cap décisif pour « tendre vers le zéro accident ». Selon les signataires, « la prévention ne peut réussir que si elle est l’affaire de tous ». À commencer par les membres du Codir, mobilisés pour assurer la promotion de l’accord et accompagner la déclinaison opérationnelle de la politique de prévention. Si la plupart des mesures contenues dans le texte existaient déjà, celles-ci sont maintenant formalisées dans un support incontournable. « Cet accord permet d’acter nos relations avec nos partenaires sociaux et va donner du corps à nos actions de prévention avec nos clients », explique Thierry Vaudelin, directeur talents et parcours intérimaires. L’accord est systématiquement diffusé auprès de ces derniers. Il pourrait même avoir un effet boule de neige. « Certains clients se disent que, finalement, les principes de l’accord pourraient aussi s’appliquer chez eux », constate avec satisfaction Thierry Vaudelin. L’enjeu pour Manpower France est d’arriver à mieux impliquer ces derniers car le nombre d’AT des intérimaires, déjà parmi les plus élevés, s’avère plus important que celui des salariés de l’entreprise utilisatrice.

Droit d’alerte

À travers cet accord, l’entreprise de travail temporaire s’engage aussi à renforcer la sensibilisation des intérimaires aux risques professionnels, et notamment à l’importance du port des équipements de protection individuelle (EPI). L’accent est mis sur le droit d’alerte, les intérimaires étant invités à prévenir leur agence s’ils constatent un risque lors de leur mission, un défaut d’EPI par exemple, afin que Manpower France puisse agir au plus vite auprès de l’entreprise utilisatrice. Et à se mettre en sécurité en quittant immédiatement leur lieu de travail, en cas de danger grave et imminent.

La direction s’engage également à renforcer la formation à la sécurité de ses intérimaires, en amont de leur mission, au même titre que les salariés permanents. « Chaque année, l’entreprise consacre plus de 80 millions d’euros à la formation, dont plus de 50 % à des actions en lien avec la prévention : formations réglementaires liées à la sécurité des biens et des personnes, habilitations, permis de conduire, SST, risques spécifiques… », précise Thierry Vaudelin.

Surtout, un volet important est consacré à l’accompagnement des intérimaires victimes d’un accident du travail (AT) ou d’une maladie professionnelle. Faute de définition légale, les partenaires sociaux se sont entendus sur une définition de la notion de gravité d’un AT ainsi que sur les procédures à mettre en place en cas d’AT. Après une absence d’au moins 30 jours, par exemple, une visite médicale de reprise doit vérifier si le métier est compatible avec l’état de santé de l’intérimaire, si un aménagement de poste est nécessaire ou si une formation doit être mise en place en vue d’un reclassement. « Jusqu’ici, après un accident du travail, le salarié intérimaire qui ne pouvait plus travailler de la même façon qu’avant ne recevait plus de mission. Nous serons vigilants quant à la mise en œuvre de l’accord, l’entreprise a tout à y gagner », souligne Alain Wagmann, représentant CGT. Une mise en œuvre qui devrait être facilitée grâce au suivi d’indicateurs détaillés. Soit plus de 80 par an !

Auteur

  • Nathalie Tran