Changer de métier : un souhait pour plus d’un travailleur sur dix en 2015, une réalité pour 22 % de personnes en emploi sur cinq ans (2010-2015), selon une étude de la Dares du 6 novembre 2018. Ces mobilités professionnelles permettent d’intégrer « un groupe social plus élevé » dans 40 % des cas, contre 20 % qui voient leur position dégradée. Elles concernent plus souvent les jeunes en début de carrière qui peuvent trouver un poste correspondant mieux à leur qualification. Mais aussi les peu diplômés, les CDD et intérimaires, ainsi que les immigrés non européens, en quête de meilleures conditions de travail. Les femmes changent davantage de métier que les hommes, en raison de temps partiels contraints ou au contraire par souci de concilier vie professionnelle et vie familiale. Outre le profil des actifs, la géographie joue un grand rôle. L’Ile-de-France offre davantage d’opportunités en raison de sa « forte densité d’emplois » et sa plus grande « diversité d’employeurs », en termes de catégories d’entreprise ou de spécialités professionnelles. Enfin, certains domaines professionnels sont plus perméables que d’autres. Dans l’électricité-électronique et l’artisanat, « la mobilité professionnelle est forte », en raison de compétences « facilement transférables » : plus de trois personnes sur dix travaillant dans ces deux secteurs en 2010 ont changé de métier et de domaine professionnel en 2015. À l’inverse, « l’accès par concours, en particulier pour les enseignants, les cadres de la fonction publique et les policiers, militaires et pompiers professionnels, et la part élevée de fonctionnaires contribuent à la faible mobilité d’emploi et de métier », tout comme les études longues dans le secteur médical.