Alors que les augmentions de 20 % – arrachées par les salariés de la grande distribution à l’issue de négociations paritaires en mars dernier – doivent entrer en vigueur à partir de janvier 2019 et s’étaler sur février et mars, les sociétés du secteur déclarent aujourd’hui qu’il leur sera impossible de tenir parole, en raison de la chute des ventes. C’est particulièrement vrai pour les petites entreprises du secteur, qui estiment en outre qu’elles n’ont pas été assez consultées dans le cadre des négociations paritaires. Un cercle vicieux semble en tout cas s’être refermé, une nouvelle fois, sur le pays. Le taux d’inflation devrait s’élever à 30 %, voire 40 % pour l’année 2018, sur fond d’effondrement du peso, tandis que l’économie est entrée en récession et que le pays a appelé le Fonds monétaire international à l’aide. Autre cercle vicieux, celui dont parle le porte-parole de la Chambre argentine des supermarchés, Fernando Aguirre, dans le quotidien de centre gauche El Cronista, qui relate la grogne des commerçants : « Les augmentations sont comme les bonus de fin d’année, si les gens ne les perçoivent pas, ils ne pourront pas dépenser, et s’ils ne dépensent pas, les entreprises ne gagneront pas d’argent et ne pourront pas augmenter les salaires… », a-t-il déclaré. Quoi qu’il en soit, l’accord doit encore être homologué par le ministère de la Production et du Travail – et le secteur de la distribution réfléchit à une nouvelle stratégie vis-à-vis de ses salariés…