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RPS : Un actif sur cinq menacé de trouble psychique

L’actualité | publié le : 10.12.2018 | Nathalie Tran

Le nombre de pathologies mentales liées au travail ne cesse de croître. Les résultats de l’étude épidémiologique réalisée par la Fondation Pierre Deniker avec Ipsos et le soutien de la Fondation BTP+, présentés au Conseil économique, social et environnemental en novembre 2018, mettent en évidence l’importance du sujet. Conduit auprès d’un échantillon de 3 200 personnes, représentatif de la population active française, ce travail qui a porté sur la détection d’un potentiel trouble mental, c’est-à-dire d’une pathologie médicale susceptible d’être soignée et non sur la souffrance au travail ou le burn-out, révèle que plus d’un Français sur cinq (22 %) présente une détresse orientant vers un trouble mental. Les personnes les plus fragiles sont les femmes (26 % contre 19 % chez les hommes), les aidants (28 % contre 19 % chez ceux qui n’ont pas cette responsabilité), les personnes qui passent plus d’1 h 30 par jour dans les transports (contre 21 % chez les autres), celles qui ont un revenu annuel inférieur à 15 000 euros (30 % contre 22 % pour celles qui ont un salaire supérieur) et les actifs qui travaillent plus de 50 heures par semaine (35 % contre 21 % pour les autres).

Le flex office aurait également une incidence puisque 33 % des personnes concernées par ce mode d’organisation présentent une détresse orientant vers un trouble mental, contre 22 % chez les autres. « Nous en tenir aux problématiques de bien-être au travail ou de burn-out ne suffit pas : il faut investir la question du lien entre l’exposition à des facteurs de risques psychosociaux (RPS) et la présence d’une détresse orientant vers un trouble mental afin de prévenir celle-ci », insiste le professeur Raphaël Gaillard, psychiatre, président de la Fondation, chef de pôle à l’hôpital Saint-Anne à Paris. Le déséquilibre vie professionnelle-vie privée arrive en tête des facteurs de risque psychosocial. En effet, 15 % des actifs disent ne pas réussir à mener les deux de front et, parmi eux, 45 % sont vulnérables. L’étude montre également l’importance d’avoir un travail valorisant. Parmi les personnes qui déclarent que leur travail ne les fait pas se sentir utiles et ne leur donne pas une bonne opinion d’elles-mêmes (22 %), 40 % présentent une détresse psychologique. C’est plus particulièrement le cas chez les femmes (46 %) et les aidants (48 %).

Auteur

  • Nathalie Tran