logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

L’actualité

Rémunération : Les CDD ne sont pas moins bien payés que les CDI

L’actualité | publié le : 07.01.2019 | Nathalie Tran

Une enquête de la Dares, publiée le 19 décembre 2018, balaie l’idée qu’un contrat à durée indéterminée (CDI) est plus rémunérateur qu’un contrat à durée déterminée (CDD). Ce que laissaient supposer les travaux précédents, dont une étude européenne datant de 20151. Pour réaliser cette enquête, la Dares a axé son travail sur les entreprises de 10 salariés ou plus du secteur privé et sur la rémunération des salariés soumis à un temps de travail décompté en heures, hors contrats aidés, intérim et hors CDD de moins d’un mois. Et s’est servie de l’enquête annuelle « Ecmoss » qui représente plus de 70 000 observations individuelles, soit au total 11 millions de salariés en 2014. La rémunération brute étudiée comprend le salaire de base, des éléments variables (heures supplémentaires, primes et autres compléments de salaire, épargne salariale…).

Si l’on compare la rémunération brute globale en CDD par rapport à celle en CDI, on constate bien un écart moyen de 14,4 % au détriment du contrat à durée déterminée. Celui-ci touche les éléments variables qui ne représentent que 11 % de la rémunération, contre 19 % pour les CDI. Sachant, par ailleurs, que seuls 70 % des salariés en CDD perçoivent au moins un élément variable de salaire contre 93 % des personnes en CDI. Il en va de même pour les compléments de salaire, puisque les CDD en perçoivent en moyenne 41 % de moins que les CDI, des heures supplémentaires (– 20 %) et des primes (– 36 %). Pourtant, si l’on observe plus en détail ces écarts de rémunération, ce à quoi s’est attachée la Dares, on s’aperçoit qu’ils s’expliquent par les différences de profils des personnes en CDD et de celles en CDI. Les premières sont, en effet, plus jeunes et ont moins d’ancienneté dans leur entreprise, occupent des postes moins qualifiés que les salariés en CDI, ou travaillent dans des secteurs moins rémunérateurs. Des différences qui expliquent 15,3 % d’écart de rémunération, soit davantage que l’écart observé (14,4 %). Pour conclure, à caractéristiques comparables, la différence de salaire serait même légèrement en faveur du CDD.

(1) Dias da Silva A., Turrini A. « Precarious and less well paid ? Wage differences between permanent and fixed-term contracts across the EU countries », European Economy, Economic Papers 544.

Auteur

  • Nathalie Tran