La fonction publique, mauvais élève en matière d’emploi des personnes handicapées ? Mêlant témoignages et recherches, ce livre d’enseignants de l’École des hautes études en santé publique sonde les freins qui demeurent en matière de recrutement, mais surtout « d’inclusion » réelle des agents handicapés. Les auteurs questionnent notamment l’intérêt et les limites d’un quota de 6 % de travailleurs handicapés, que l’État lui-même peine à atteindre, pointant du doigt le recours à la sous-traitance. Un peu classique. L’ouvrage est plus intéressant concernant le problème de l’environnement de travail. Malgré l’obligation d’adapter le poste de travail en fonction du handicap, « les aménagements sont généralisés à minima », pointent les auteurs. À lire en particulier : des témoignages instructifs de médecins du travail, de dirigeants ou de responsables GPEC du secteur médico-social et hospitalier, illustrant la difficulté à aménager les horaires de travail en fonction du handicap. Une souplesse qui peut « vite être perçue comme un privilège ». Les récits montrent bien l’importance du dialogue entre médecins du travail et cadres pour évaluer le cadre de travail. Dans des métiers parfois usants (aides-soignants dans la fonction publique hospitalière), « les bénéfices des aménagements peuvent être nombreux en termes de prévention, y compris pour d’autres travailleurs ayant d’autres contraintes », plaident les auteurs. Un appel à des politiques de non-discrimination au sens large, pour éviter de « stigmatiser » les agents handicapés.