Concilier les problématiques « qualité de vie au travail » (QVT) de métiers aux contextes et contenus différents (des opérateurs aux cadres) dans un groupe industriel de 3 000 salariés : tel est l’un des défis relevés par le groupe Pochet, composé de trois sociétés (Pochet Durval, Qualipac et Solev) et d’un siège à Clichy (92) accueillant 50 salariés. « Cette démarche s’inscrit dans une démarche RSE du groupe de plus en plus ancrée, témoigne Laurianne Toribé, directrice des relations humaines Qualipac France. C’est une demande des salariés, des organisations syndicales et, dans le domaine du luxe en particulier, des clients, car les consommateurs sont de plus en plus attentifs aux questions liées à la responsabilité sociale et à l’environnement. Il y a également un enjeu de marque employeur, bien sûr, les futurs recrues étant également de plus en plus attentives à cette thématique. »

L’obligation légale contraignant, depuis 2017, les entreprises à établir un rapport RSE a été l’occasion de mettre en pratique des réflexions déjà menées par les responsables des ressources humaines des différentes entités.

Dès la première réunion de négociation, en novembre 2017, tous les syndicats (CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, FO, UNSA) étaient présents et, in fine, ont signé l’accord. Parallèlement, aux 42 questions adressées les années précédentes à tous les salariés pour mesurer leur engagement, le groupe en a ajouté 22 concernant la QVT. Pour s’assurer que tous les salariés puissent y répondre, des tablettes numériques ont été mises à disposition dans les usines, et chaque site a donné du temps pour permettre à chacun de participer. Résultat : une participation de 85 %, dont 80 % de non-cadres. « Les premiers résultats sont parvenus début octobre. Une restitution a été organisée dans chacune des usines, d’abord au comité de direction, puis au top management, et aux salariés, associés à la démarche. »

L’accord, signé le 1er janvier 2019, repose à la fois sur le diagnostic QVT élaboré en amont et sur les « remontées » du terrain. « Treize réunions de négociation ont été organisées, explique la responsable des relations humaines de Qualipac, partie prenante de la démarche comme ses six collègues des ressources humaines des autres entités. Mais avant même la signature de l’accord et la mise en œuvre du plan d’action, qui va prochainement débuter, des initiatives ont vu le jour suscitées par les échanges entre responsables RH. Des journaux internes ont, par exemple, été créés avec les salariés. Le fait d’aborder la question de la vie professionnelle/vie personnelle lors de l’entretien annuel s’est généralisé. Pour d’autres mesures, telles que les aides aux gardes d’enfant, chaque usine va émettre des propositions.

Élaborer un accord groupe (le premier pour Pochet) a nécessité de définir des actions différentes en fonction des populations. Exemple : les « temps d’échauffement et de détentes musculaires », déjà mis en place sur certains sites et amenés à être déployés pour la prévention des TMS concernent plus spécialement les opérateurs en usine. La possibilité de télétravailleur deux jours par mois plus spécifiquement l’encadrement… « Il a fallu également définir ce qui pouvait améliorer aussi le bien-être des managers », souligne Laurianne Toribé. Soutien à la parentalité, avec des « jours de repos » rémunérés à taux plein en cas de maladie d’un enfant, mise en service d’une cellule d’aide psychologique… Les quelque 80 mesures de l’accord seront communiquées à l’ensemble de l’entreprise, qui fera des « focus » réguliers sur des points particuliers de l’accord et diffusera prochainement un guide pratique pour l’information de tous.