Les négociations annuelles obligatoires (NAO) s’ouvrent cette année dans une atmosphère de tension inédite, avec comme toile de fond, un mouvement des gilets jaunes qui porte la question du pouvoir d’achat sur le devant de la scène depuis plus de trois mois maintenant. Un contexte qui rend l’exercice d’autant plus délicat qu’il exacerbe les revendications salariales et rend incertain le climat social dans l’entreprise. Les NAO déboucheront-elles sur des augmentations générales significatives ? Les primes Macron vont-elles se multiplier afin de compenser de faibles hausses de salaires ? Les entreprises de moins de 250 salariés profiteront-elles de la suppression du forfait social pour mettre en place des dispositifs d’épargne salariale ou privilégieront-elles plutôt une revalorisation de la rémunération à effet immédiat, voire rétroactif, pour calmer la grogne ? Difficile, en tout cas, de penser que les acteurs du dialogue social fassent totalement abstraction de la crise qui traverse la France, même s’il est encore tôt pour présumer de la façon dont elle influera sur les négociations. Quoi qu’il en soit, pour les partenaires sociaux, tout l’art consistera à arriver à un juste compromis.