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Opco des services : Un accord dans la dernière ligne droite

L’actualité | publié le : 18.03.2019 | Benjamin D’Alguerre

Un accord arraché le 11 mars crée le futur « Opco des services à forte intensité de main-d’œuvre » à partir des ex-Intergros, Fafih, Faf. TT et Opcalia. Le Medef n’occuperait qu’une place marginale dans ses instances dirigeantes.

La bataille autour de l’opérateur de compétences des services à forte intensité de main-d’œuvre s’est achevée le 11 mars aux alentours de minuit. Au terme d’une séance de négociation conduite à marche forcée, les quelque 120 négociateurs engagés dans les discussions sur l’architecture du futur « Opco 11 » ont fini par accoucher d’un projet d’accord constitutif, paraphé deux jours plus tard par les partenaires sociaux. Cette conclusion heureuse marque la fin d’un conflit de plusieurs mois opposant d’un côté le Medef, porteur d’un projet d’Opco bâti autour d’Opcalia (« Wellcom »), et de l’autre les branches de la propreté, du travail temporaire et de la sécurité privée réunies autour d’un projet concurrent, mais plus conforme aux conclusions du rapport Marx-Bagorski.

Un zeste d’interprofessionnel

Au soir du 11 mars, les négociations ont débouché sur un compromis : « il s’agira d’un Opco à dimension interbranches… mais avec un zeste d’interprofessionnel », résume l’un des belligérants. Interprofessionnel puisque l’accord constitutif permettra aux branches ne disposant pas de convention collective d’y adhérer ultérieurement. Selon son accord fondateur, le nouvel opérateur de compétences couvrira vingt branches, environ 200 000 entreprises et quelque 4,8 millions de salariés. S’agglomèrent ainsi dans la nouvelle entité les anciens Opca Intergros (commerce de gros et international), Fafih (hôtels-cafés-restaurants), Faf. TT (intérim) et des fragments de l’ex-Opcalia (enseignement privé non lucratif, génie climatique, transport aérien, autoroutes, organismes de formation…). Dans ces conditions, les négociateurs ont dû marcher sur des œufs pour déterminer quelles organisations allaient occuper les 70 sièges (35 par collège) du conseil d’administration. Si les plus gros poissons (travail temporaire, hôtellerie-restauration, commerce de gros…) y seront représentés à leur juste mesure, les plus petits (formation professionnelle, enseignement…) en seront absents, mais pourront se voir directement représentés par le Medef, qui disposera de 5 sièges sous son nom propre et se fera, au besoin, leur porte-voix.

Restera, si l’agrément ministériel est accordé à l’Opco d’ici avril, à déterminer le nom de la nouvelle entité… et l’identité de son (sa) directeur (trice) général(e). Les négociateurs n’excluent d’ailleurs pas de choisir une personnalité extérieure aux quatre ex-Opca constitutifs. Côté casse sociale, en revanche, la structuration du nouvel ensemble devrait surtout se faire au détriment des 650 collaborateurs d’Opcalia. « Le modèle interpro d’Opcalia ne correspond pas aux besoins d’un Opco interbranches » explique-t-on pour justifier ce choix. Off the record, un argument supplémentaire est avancé : la trop grande proximité existant entre les services régionaux de l’ex-Opca et les Medef territoriaux risquerait de donner trop de poids à l’avenue Bosquet dans les orientations du futur Opco…

Auteur

  • Benjamin D’Alguerre