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Sur le terrain

Emploi : POK recrute des usineurs par simulation

Sur le terrain | publié le : 18.03.2019 | Lucie Tanneau

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Emploi : POK recrute des usineurs par simulation

Crédit photo Lucie Tanneau

Confronté à des difficultés d’embauche constantes, le fabricant de matériel de lutte contre les incendies teste le recrutement par simulation. Grâce au partenariat avec Pôle emploi, la région Grand Est et l’UIMM, l’entreprise auboise a trouvé cinq candidats.

POK avait à peu près tout tenté pour recruter des opérateurs spécialisés en usinage. « Réseaux sociaux, Pôle emploi, Indeed, Meteojob, Vivastreet, les bourses à l’emploi, notre propre site de recrutement, l’intérim… et même le Bon Coin », énumère Doriane Cottias, chef de projet organisation et recrutement de l’entreprise leader de la fabrication de matériel de lutte contre les incendies, basée à Nogent-sur-Seine, dans l’Aube. Après des années de difficulté, où les annonces de recherche de candidats ne sont jamais effacées, l’entreprise a décidé de tester la « MRS » pour méthode de recrutement par simulation, proposée par l’agence Pôle emploi de Romilly-sur-Seine. Actuellement, quatre postes d’opérateurs et quatre de régleurs sont ouverts.

« Dans les métiers de l’usinage, et cela se vérifie dans toute la France, il est très difficile de trouver des candidats, car le secteur souffre d’une mauvaise image et les jeunes ne sont pas incités à suivre cette voie par apprentissage. Nous ne trouvons donc pas de personnes qualifiées ou formées, alors que des connaissances techniques, notamment en métrologie, sont indispensables », analyse Doriane Cottias. Les horaires – en 2x8 chez POK – rebutent aussi certains demandeurs d’emploi.

Savoir-être et motivation

La société a donc organisé une réunion de présentation de l’entreprise et des métiers. 42 demandeurs d’emploi ont répondu présents. La vingtaine de candidats ayant choisi de rester ont ensuite passé les tests de la MRS. « Deux cellules d’exercices ont été proposées par le groupe formation de Pôle emploi, notamment de la lecture de plans et cotes, ainsi que de mécavision… Ceci afin de tester les connaissances des candidats », détaille Doriane Cottias. Enfin, huit personnes, qui ont obtenu la moyenne aux exercices, ont été reçues en entretien chez POK. « À l’issue de la visite de site et de ces entretiens, cinq sont toujours en lice », compte la chef de projet. « Nous insistons beaucoup sur le savoir-être et la motivation, plus encore que sur l’expérience. Il faut être ponctuel, capable de travailler en équipe et être constant. Les candidats doivent également souhaiter se projeter dans le temps, car notre but est de pérenniser la collaboration », souligne-t-elle.

Les cinq candidats sélectionnés devront désormais être formés. Dès avril et grâce au partenariat quadripartite entre l’entreprise, la région Grand Est, Pôle emploi et le pôle formation de l’UIMM, qui cofinancent l’opération, ils recevront 300 heures de formation à l’UIMM et 91 heures dans l’usine. « Nous avons deux types de profils, des reconversions venues du tertiaire et d’anciens opérateurs ou monteurs. Ils doivent apprendre les rudiments de nos métiers et la maîtrise de nos machines-outils, qui requièrent des connaissances spécifiques », détaille la chef de projet. À l’UIMM, les demandeurs d’emploi bénéficieront d’une formation théorique et pratique. « Cette formation entre dans le cadre d’une préparation opérationnelle à l’emploi (POE) qui vise à offrir un premier niveau de compétences aux personnes pour leur permettre d’entrer dans l’entreprise. Elle peut donner lieu après l’embauche à une seconde formation en vue de l’obtention d’une CQPM machine-outil à commande numérique », détaille Agnès Colliquet, conseillère formation à l’UIMM Champagne-Ardenne.

« À leur arrivée au sein de l’entreprise, les candidats retenus seront intégrés par un opérateur formé, leur parrain en quelque sorte. Ils ne peuvent, en effet, être autonomes dès les premiers jours sur ce type de machine, nous fonctionnons toujours par binôme », complète Doriane Cottias. « La méthode de recrutement par simulation n’est pas obligatoirement suivie d’une formation, mais concernant le métier d’usineur, cela reste nécessaire », conclut la chef de projet qui n’exclut pas de recourir à cette méthode pour d’autres postes. Alors que l’entreprise fondée en 1976 est en phase de croissance, avec déjà 4 500 produits référencés au catalogue, les métiers d’usinage restent porteurs.

Auteur

  • Lucie Tanneau