Les cadres ont le moral au beau fixe. Selon le 18e baromètre Cadremploi-Ifop, 73 % d’entre eux se disent optimistes concernant leur situation personnelle et 70 % s’estiment confiants quant au marché de l’emploi des cadres en général.
Il y a de quoi : en 2018, les recrutements et les créations de postes pour cette catégorie de salariés ont atteint un niveau record (respectivement 266 400 et 73 400). Et ces chiffres devraient encore être dépassés cette année, d’après les prévisions de recrutements (281 400), annoncés par l’Apec (Entreprise & Carrières n° 1421). Résultat : les temps étant favorables pour eux, les cadres sont 33 % à envisager changer de poste en 2019 et 39 % s’inscrivent dans une démarche active (consultation d’offres d’emploi, candidatures, entretiens…).
Si la perspective d’une meilleure rémunération arrive toujours en tête (51 % versus 62 % en 2011), la bonne ambiance de travail pèse de plus en plus (42 % contre 33 % en 2011) dans leur motivation. L’entrepreneuriat les séduit également : 12 % des personnes interrogées souhaitent devenir indépendantes (7 %) ou créer leur entreprise (5 %).
On retrouve cette aspiration surtout chez les plus jeunes (17 % des 18-24 ans). En revanche, si le contexte social actuel n’entame pas la bonne humeur des cadres, il affecte néanmoins le crédit qu’ils accordent aux responsables politiques : 63 % déclarent ne pas leur faire confiance.
Autre enseignement : les cadres sont de moins en moins attachés à leur entreprise (20 %, soit -8 points par rapport à 2009). C’est aujourd’hui l’indifférence qui prime pour 23 % d’entre eux. Ce qui ne les empêche pas d’être reconnaissants (18 % soit + 4 points par rapport à 2009) et fiers d’œuvrer pour leur employeur (14 %, soit + 3 points par rapport à 2009). Leur volonté de travailler à distance illustre, sans doute, cette relation distanciée à l’entreprise. Ainsi, 70 % des cadres souhaitent exercer leur activité en télétravail de façon régulière (au lieu de 62 % en 2013).
Enfin, si leurs conditions d’exercice ont évolué depuis dix ans, il en va de même pour leurs compétences et leurs missions. Ils sont d’ailleurs conscients de l’importance accordée aujourd’hui aux « soft skills » et tout particulièrement à la personnalité et au bon relationnel (55 %).
L’adaptation aux changements (37 %) et la capacité d’organisation (33 %), sont également pour eux des compétences primordiales qui prennent à présent le pas sur le diplôme (50 %) lorsqu’il s’agit de recrutement. En revanche, ils présentent que le cadre de demain devra être un expert (35 %).
Conscients (79 %) de la réforme intervenue sur les régimes de retraite complémentaire, ils sont néanmoins partagés sur la fusion de l’Agirc-Arrco : moins d’un cadre sur deux (45 %) pense que c’est une bonne chose. Sur l’âge du départ à la retraite, ils portent en revanche un regard lucide, l’estimant à 64,2 ans en moyenne, bien que pour eux l’âge idéal de départ serait 60,5 ans. Les pistes de réforme concernant les allocations chômage des cadres, ont par ailleurs retenu leur attention mais leur avis sur la question est mitigé.
En effet, 51 % la trouvent juste par rapport aux non-cadres, 50 % par rapport à l’ensemble de la population active et 42 % vis-à-vis des cadres eux-mêmes.
