Il n’y a pas d’horizon fixé pour atteindre l’objectif, mais c’est déjà un progrès… Alors que les banques, à Wall Street, ont la réputation – méritée – d’être avant tout dirigées par des hommes, blancs, d’une cinquantaine d’années venus du sérail, la plus prestigieuse d’entre elles, Goldman Sachs, vient d’annoncer qu’elle allait faire des efforts pour recruter davantage d’Hispaniques et d’Afro-américains. Car si l’institution s’était fixée comme objectif d’embaucher 50 % de femmes dans son prochain contingent d’analystes (qui prendra ses fonctions en 2021) et l’a presque atteint puisque les grandes universités, lieux privilégiés de recrutement de la banque, « produisent » désormais autant de diplômés hommes que femmes, il en va autrement des minorités hispaniques et afro-américaines. Les étudiants de ces deux groupes y sont toujours sous-représentés, en particulier dans la finance et la tech. En outre, du fait de son statut de banque d’affaires, Goldman Sachs n’a pas de succursales qui lui permettraient de faire évoluer des talents repérés à la base. Selon une recherche réalisée par l’agence d’information Bloomberg en 2017, la proportion d’Afro-américains dans les rangs de Goldman Sachs, mais aussi de Citigroup et de JP Morgan, était loin de ressembler à la composition de la population américaine. Ainsi, à Goldman Sachs, moins de 20 % des quelque 400 associés étaient des femmes, et parmi elles, une poignée seulement d’Afro-américaines.
Rivale de Goldman Sachs, Citigroup a été plus précise sur ses objectifs : l’institution financière s’engage à constituer un vivier de managers de niveau moyen et haut composé de 40 % de femmes et de 8 % d’Afro-américains à fin 2021. Une façon de préparer certains d’entre eux à rejoindre un jour la direction générale.
À ce niveau de responsabilité, nombre d’établissements financiers oublient souvent ce qu’elles ont mis en place aux échelons inférieurs, en recrutant exclusivement en externe.
Et elles trouvent, pour l’instant, pour ces postes de haut vol, essentiellement des hommes, blancs, qui ont la cinquantaine…
