Rendre visible ce qui ne l’est pas. C’est l’objectif que s’est assigné Spie France, pour la 6^e édition de son mois du handicap, qui se déroule jusqu’à la fin avril. Le thème retenu cette année porte en effet sur des handicaps invisibles comme le bégaiement et les dys : dysorthographie, dyscalculie, dyslexie… Autant de troubles de la communication, qui sont des difficultés cognitives, sans déficience intellectuelle associée, mais qui causent des troubles d’apprentissage et, potentiellement, en entreprise, des difficultés à comprendre ou à énoncer des messages ou consignes. Alors que les précédentes éditions visaient à valoriser la politique handicap et les bonnes pratiques du groupe, Spie France a donc décidé de mettre l’accent sur ces difficultés mal connues. Ses outils ? Une exposition multisites et des escape games organisés, aussi, en divers lieux. Pendant environ trois quarts d’heure, une dizaine de collaborateurs, volontaires, participent à ce jeu. Un « prétexte pour parler du handicap », explique Fabrice Galland, directeur du développement RH chez Spie France. Et de façon ludique aussi bien qu’interactive.

Ces diverses actions interviennent après une réorganisation interne et pendant une période d’activité plus calme, ce qui explique la date choisie, qui ne correspond pas à la période que privilégient nombre d’entreprises lorsqu’elles communiquent sur le handicap, le plus souvent pendant le mois de novembre, marqué depuis plus de vingt ans par la Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées. Fabrice Galland note que cette thématique fait réagir les collaborateurs et suscite de nombreuses questions. « Non seulement le sujet intéresse, mais de plus il est moins connu, moins vécu au quotidien, que d’autres thèmes qui suscitent aussi beaucoup l’intérêt de nos collaborateurs, comme l’équilibre vie privée/vie professionnelle. »

L’objectif d’une telle manifestation est double. D’une part, sensibiliser les collaborateurs au fait qu’ils peuvent demander leur reconnaissance en qualité de travailleur handicapé. Lorsqu’il occupait le poste de DRH d’une des filiales jusqu’en 2018, Fabrice Galland avait constaté durant le mois du handicap qu’une vingtaine de collaborateurs s’étaient décidés à entamer la démarche, sur les 1 500 salariés présents dans cette entité. D’autre part, Spie France, qui revendique un taux d’embauche de 5,1 % de travailleurs handicapés (sur les 6 % obligatoires), souhaite poursuivre les recrutements de personnes handicapées. Dans la mesure où l’entreprise s’appuie largement sur la cooptation (lire Entreprise & Carrières n° 1415 du 14 janvier 2019), elle compte sur ses collaborateurs pour l’aider à repérer, aussi, des candidats handicapés.

Chaque filiale dispose d’un référent handicap, coordonné sur le plan national par Fabrice Galland et un référent national. Ils sont les interlocuteurs naturels des collaborateurs, qui peuvent auprès d’eux s’informer, sans passer par leur hiérarchie. Ils mettent aussi en œuvre la politique handicap du groupe, qu’ils doivent rendre elle aussi visible !

Spie France compte 19 000 collaborateurs, répartis sur 450 implantations. L’entreprise regroupe cinq filiales nationales, organisées autour des métiers : Spie City Networks (réseaux d’énergie et numériques), Spie Facilities (maintenance), Spie Nucléaire, Spie Industrie et tertiaire et Spie ICS (services numériques). En 2018, son chiffre d’affaires s’élevait à plus de 2,7 milliards d’euros, soit environ 40 % des 6,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires global du groupe Spie.