À quel âge les actifs souhaiteront-ils prendre leur retraite dans le futur système unifié ? Pour tenter de répondre à cette question, le Conseil d’orientation des retraites a étudié le comportement des assurés nés en 1952. Seul un sur deux est parti à l’âge légal (de 60 ans et 9 mois ou trois mois plus tard) à taux plein ou à taux réduit, selon des résultats publiés le 21 mars 2019. La proportion tombe à 4 sur 10 pour les « retraites normales », lorsque les départs pour inaptitude ou invalidité (19 % des assurés) ne sont pas comptés. Avoir une durée d’assurance proche du taux plein (164 trimestres pour cette génération), percevoir un salaire élevé, ou encore habiter en province, fait grimper la probabilité de partir à l’âge légal. Mais même parmi les assurés pouvant partir dès l’âge légal avec le taux plein, moins d’un sur deux cesse effectivement son activité à cet âge (hors invalidité, inaptitude, ou chômage). De nombreux facteurs peuvent expliquer cette décision : le choix de poursuivre son activité par intérêt, pour disposer d’une retraite plus élevée, ou pour conserver plus longtemps ses revenus d’activité, ou encore pour partir en même temps que son conjoint (ou avec un décalage réduit). Souvent, « ce sont plusieurs motifs qui s’imbriquent ». Inversement, certains assurés partent dès l’âge légal sans pour autant disposer du taux plein : « 20 % des hommes et 30 % des femmes à qui il manque 5 à 8 trimestres d’assurance pour pouvoir bénéficier du taux plein dès l’atteinte de l’âge légal partent tout de même à cet âge ».