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Sourcing : Saint-Gobain attire les talents par le V.I.E.

Sur le terrain | publié le : 08.04.2019 | Lucie Tanneau

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Sourcing : Saint-Gobain attire les talents par le V.I.E.

Crédit photo Lucie Tanneau

L’industriel a multiplié au cours des dernières années le nombre de jeunes accueillis en volontariat international en entreprise (V.I.E.). Un moyen pour le groupe de séduire des talents, mais aussi de les jauger en situation opérationnelle, avant de les embaucher. Ce qui se produit dans la moitié des cas.

Ils étaient 37 en 2014. Ils sont 150 cette année. Depuis la création du volontariat international en entreprise (V.I.E.) en 1985, et sous sa forme actuelle depuis la disparition du service militaire en 2000, le groupe Saint-Gobain a accueilli 730 volontaires dans près de 50 pays. Ce statut, géré par l’agence gouvernementale Business France, offre à des jeunes (souvent diplômés) de 18 à 28 ans une première expérience professionnelle à l’étranger. Saint-Gobain, qui conçoit, produit et distribue des matériaux et des services pour le bâtiment, les transports, les infrastructures, ainsi que des applications industrielles dans 67 pays, s’en est saisi. Pour plusieurs raisons. « Il y a une vraie demande pour ce type de missions de la part de nos sociétés à l’étranger, car les postulants au V.I.E. sont en général des jeunes à potentiel, qui font avancer les choses sur des sujets concrets », souligne Gilles-Henri Dubouillon, DRH Europe du Nord et en charge de l’expertise recrutement du groupe. « Il y a aussi une augmentation de l’offre : de plus en plus de jeunes sont attirés par le V.I.E., conscients que le dispositif est une opportunité pour commencer leur carrière à l’international sans nécessairement s’engager sur le long terme avec une entreprise. Enfin, les processus sont clairs et le partenariat avec Business France bien huilé. »

Un dispositif gagnant-gagnant

Le V.I.E. est désormais devenu « un instrument important dans la palette des méthodes de recrutement de Saint-Gobain ». Le dispositif qui concerne 150 jeunes dans 50 pays et se traduit dans la moitié des cas par une embauche en fin de mission, permet aujourd’hui de séduire des talents. « Ce sont des jeunes que nous n’aurions pas forcément intéressés par ailleurs, qui veulent une première expérience à l’étranger, mais qui souhaitent aussi tester l’entreprise avant de s’y engager », reconnaît Gilles-Henri Dubouillon. Un seul entretien valide souvent la candidature. « Il s’agit d’une procédure de recrutement accélérée. Nous y sommes d’ailleurs contraints car nous sommes souvent en concurrence avec d’autres entreprises. » Avec 10 600 jeunes dans le monde, le V.I.E. est en effet un parcours apprécié. « C’est un dispositif gagnant-gagnant », indique Michel Bauza, directeur du V.I.E. au sein de Business France qui insiste sur le droit à l’erreur possible des deux côtés. « Pour le jeune, cela permet d’augmenter son taux d’employabilité, de développer ses soft skills et d’acquérir une première expérience en entreprise à l’étranger. Pour l’entreprise, cela permet de détecter et tester des jeunes diplômés en situation opérationnelle et d’attirer des profils intéressants dans une logique de prérecrutement », assure-t-il. Un point de vue validé par Saint-Gobain qui reconnaît recruter ainsi des candidats des grandes écoles ou universités en demande d’expatriation… mais sans la crainte qu’ils ne s’adaptent pas au pays ou à la culture d’entreprise. « En travaillant ensemble pendant un an, on voit des deux côtés, si le jeune pourra s’épanouir dans l’entreprise », apprécie le DRH de Saint-Gobain. Le groupe a été le lauréat 2017 du prix V.I.E. grands groupes décerné par Business France, qui aimerait cependant voir plus d’étrangers européens candidater (86 % des V.I.E. de Saint-Gobain sont Français). « Pour les PME et les ETI, le V.I.E. est clairement un moyen de sourcer les talents. Les groupes comme Saint-Gobain l’ont bien compris, en proposant à ces jeunes des missions intéressantes », appuie Michel Bauza. « Ce sont des postes pour lesquelles les ressources peuvent manquer en interne. Pour nos sociétés à l’étranger, les V.I.E. sont donc une opportunité pour des missions spécifiques, ponctuelles, ou pour du développement », approuve Saint-Gobain qui a organisé en fin d’année dernière un concours « jeunes talents » pour distinguer les meilleurs volontaires.

Saint-Gobain en chiffres

• 1 000 entreprises.

• 67 pays.

• Plus de 180 000 salariés.

• 41,8 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2018.

• 150 V.I.E. dont 50 % embauchés à la fin de la mission.

Auteur

  • Lucie Tanneau