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Emploi : Les missions locales alertent l’Élysée sur leur financement

L’actualité | publié le : 22.04.2019 | Lucie Tanneau

L’Union nationale des missions locales a été reçue le 15 avril à l’Élysée. Avec une demande : que l’État maintienne son engagement en faveur des jeunes. Le financement de ces structures d’aide aux 16-25 ans serait en effet mis à mal par la baisse de dotations de l’État et le nouveau mode de calcul de la garantie jeunes.

Un constat alarmant : 30 % des 436 missions locales de France seraient aujourd’hui dans le rouge. C’est ce que Jean-Patrick Gille, président de l’Union nationale des missions locales (UNML), et Serge Kroichvili, délégué général, sont allés rappeler à Pierre-André Imbert, le conseiller social d’Emmanuel Macron. En cause : les « baisses de crédits de la convention pluriannuelle d’objectifs (CPO) » – qui fixe le montant du financement de l’État –, le « retard de versement de subventions en 2019 », ainsi que des « modifications rétroactives de règles de paiement de l’accompagnement de la garantie jeunes », dispositif qu’elles pilotent. Financées par l’État et par les collectivités territoriales, les missions locales, créées au début des années 1980, accueillent les 16-25 ans pour les aider à trouver un emploi, un logement, à prendre soin de leur santé… Chaque année, elles accompagnent 1,3 million de jeunes.

30 % des structures au bord du dépôt de bilan

Avec la baisse de financement annoncée pour 2019, elles pourraient être « dans l’incapacité de répondre aux besoins d’accompagnement de centaines de milliers de jeunes et de satisfaire les objectifs du plan d’investissement dans les compétences et du plan pauvreté », protestent-elles. « Les missions locales n’ont pas touché le solde 2018 que doit leur verser l’État, et pas un centime de leur budget 2019. 30 % d’entre elles sont au bord du dépôt de bilan », alerte Jean-Patrick Gille qui évoque « une discussion intéressante » à l’Élysée, mais attend une réaction concrète. « Nous demandons le versement immédiat des avances des crédits de la convention pluriannuelle d’objectifs et de la garantie jeunes, des éclaircissements sur les modalités de leur comptabilisation et des montants 2019, l’abondement des crédits de la garantie jeunes à hauteur de 160 millions d’euros en 2019, et leur maintien sur les prochaines années, et la négociation d’une convention pluriannuelle tripartite État-région-UNML assurant un socle de financement structurel », détaille le président national qui exhorte les structures à retenir la signature des CPO.

À la mission locale de Troyes, Patrick Franchi, le directeur, reste « attentif » mais ne veut pas inquiéter ses 40 salariés. « Je travaille en mission locale depuis 2002 et les questions sur le financement se posent continuellement », réagit-il. « Pour le budget 2019, la seule chose que l’on sait avec certitude est la baisse de 4 % de la subvention donnée par l’État, soit près de 25 000 euros pour nous », analyse-t-il. Son budget prévisionnel, de 2,5 millions d’euros, reste tout de même à l’équilibre. « On va peut-être reporter des projets, de communication notamment, mais d’autres missions locales connaissent plus de difficultés », reconnaît-il. Pour le reste, lui aussi attend des réponses. « Nous sommes dans une période transitoire pour le financement de la garantie jeunes : l’UNML a alerté le gouvernement et nous suivons le dossier. » L’Union nationale des missions locales avait déjà interpellé l’exécutif en septembre 2018, craignant alors une fusion avec Pôle emploi.

Auteur

  • Lucie Tanneau