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Sur le terrain

Qualification : Dow Marie CQP et VAE

Sur le terrain | publié le : 13.05.2019 | Mathieu Noyer

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Qualification : Dow Marie CQP et VAE

Crédit photo Mathieu Noyer

L’usine chimique alsacienne conjugue le certificat de qualification professionnelle de son secteur d’activité avec la validation des acquis de l’expérience, afin de maintenir et de renouveler ses effectifs. Dans les deux cas, l’amorce dans un cadre collectif se prolonge par une dynamique individuelle.

Des effectifs stabilisés, mais vieillissants : l’usine chimique Dow de Lauterbourg (Bas-Rhin) est aujourd’hui confrontée à une problématique plus confortable que celle des suppressions de poste rencontrée il y a une dizaine d’années. Mais la gestion des collaborateurs n’est pas aisée pour autant. Le site fait face, en effet, à un double enjeu, celui de l’employabilité des salariés en poste et celui du remplacement des partants. « Un tiers de nos 250 salariés partira en retraite dans les cinq à dix ans, et recruter des jeunes s’avère une tâche compliquée », souligne Martine Fauth, responsable RH. Sur ce second point, le déblocage vient du CQP (certificat de qualification professionnelle) « opérateur de fabrication des industries chimiques » propre à la branche. L’offre de l’Éducation nationale n’était pas inexistante, mais située à Obernai, à près d’une centaine de kilomètres du site de production.

En matière de qualification, Dow Lauterbourg n’en est pas à ses débuts : le recours au certificat de qualification professionnelle a débuté de façon collective pour se poursuivre dans une version plus individuelle. En effet, le site s’est d’abord inséré dans un cursus interentreprises monté en 2015 par l’Union des industries chimiques (aujourd’hui France Chimie) du Grand Est. Depuis, les autres entreprises pionnières ont respectivement abandonné la formule ou ne l’utilisent que par intermittence. Tandis que chez Dow, le recours au CQP est resté régulier. Il s’accélère même : alors que six jeunes ont bouclé leur parcours et ont été embauchés durant les trois premières années du dispositif, six autres sont actuellement en formation simultanément, dont quatre qui ont démarré en février dernier. Des perspectives de CDI s’offrent également à eux. Ils signent un contrat de professionnalisation de 18 mois qui leur fait alterner trois semaines en entreprise et une en cours, auprès de l’organisme Défi. « Ce CQP, avec son contenu, constitue la formation parfaitement adaptée à nos besoins », confirme Martine Fauth. Le certificat, de niveau bac, qui le sanctionne est reconnu par la branche. De fait, les candidats possèdent généralement le baccalauréat, le CQP se focalisant sur les compétences spécifiques du métier.

Promotion de la VAE individuelle

Dow Lauterbourg compte cinq autres alternants, un ingénieur en contrat de professionnalisation et quatre en apprentissage, du BTS au master. Mais l’entreprise se préoccupe tout autant de la reconnaissance et de la montée en compétences de son personnel en poste. C’est le sens de son investissement dans la VAE (validation des acquis de l’expérience). Comme pour le CQP, le dispositif est passé du général au cas par cas. L’entreprise l’a introduit en 2010 par une campagne collective à succès, puisqu’elle avait attiré 20 candidats qui sont tous allés au bout de la validation Éducation nationale, en bac technique, BTS ou licence. Depuis, quelques personnes entreprennent la démarche à titre individuel par leur libre choix. « Nous faisons la promotion de la VAE lors de l’entretien de développement biennal. En outre, les exemples de reconversion réussis grâce à la VAE, sur le site ou dans le groupe, et pour certains les opportunités de promotion vers des postes de responsabilité technique et de management, constituent un bon stimulant », avance Joran Dezorzi, responsable logistique du site. L’entreprise constate que la majorité des candidats à la VAE, les « collectifs » passés comme les individuels actuels, appartiennent à la catégorie des 35-40 ans, une tranche d’âge qui est confrontée à une double équation, selon Martine Fauth : « C’est celle qui accumule une quinzaine d’années d’expérience et cherche à la faire reconnaître ; et avec la hausse inéluctable du nombre d’années à travailler, c’est aussi celle qui se pose la question d’une seconde partie de carrière qui va durer plus de vingt ans. »

Auteur

  • Mathieu Noyer