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Sur le terrain

Autisme : La Fondation Malakoff Médéric soutient une plateforme emploi

Sur le terrain | publié le : 20.05.2019 | Dominique Perez

L’agence Ethik Connection et la fondation Malakoff Médéric Handicap ont créé une plateforme pour faciliter l’insertion professionnelle des personnes autistes. Les managers sont concernés au premier chef.

Estimées à environ 60 000, les personnes « autistes » au sens large sont souvent confrontées à des difficultés d’accès au marché du travail et, quand elles ont trouvé un emploi, à des problèmes d’adaptation au milieu de l’entreprise. Alors que les différentes formes d’autisme (ou « troubles du spectre autistique ») commencent à être mieux connues dans leur diversité, l’intégration dans l’emploi n’est ni fortement encouragée, ni surtout suffisamment accompagnée. Malgré les initiatives d’entreprises qui louent notamment les capacités de concentration ou de précision de leurs collaborateurs autistes, l’insertion ne va pas de soi. Lancée il y a quelques mois, la plateforme autisme-emploi a justement pour vocation d’aider les personnes concernées, mais également leur environnement personnel et professionnel.

Réalisé par l’agence Ethik Connection, spécialisée dans la sensibilisation au handicap et à la diversité, en partenariat avec la fondation Malakoff Médéric Handicap, « cet outil est l’aboutissement d’un travail de l’agence sur plusieurs années, explique Didier Roche, dirigeant d’Ethik Connection. Nous avons réalisé une étude de terrain en France et à l’étranger, et réuni des experts, professionnels de la santé, personnes autistes et réseau des entreprises afin de réaliser des outils d’accompagnement ».

Destinée plus spécifiquement aux personnes atteintes du syndrome d’Asperger et « autistes de haut niveau », la plateforme vise à apporter des réponses et à guider les managers face à ces salariés ou futurs salariés « différents ». En s’inscrivant (gratuitement), une entreprise ou un individu (y compris la famille) peut échanger avec des experts, avec d’autres personnes concernées… et prendre éventuellement le contact d’un coach pour un accompagnement individuel. « C’est aussi un réseau social que nous voulons constituer autour de la personne, composé de managers, d’experts, de collègues, de tuteurs…

De leur côté, les personnes autistes, aujourd’hui majoritaires sur la plateforme, parce qu’en demande de conseils, sont évidemment assurées que les informations resteront confidentielles. Cela peut représenter une barrière à leur participation », estime Didier Roche.

Un management à rassurer

« Tous les autistes ne se déclarent évidemment pas comme tels une fois entrés dans l’entreprise. Souvent, ils passent pour des marginaux, des professeurs Tournesol… Par exemple, ils ne comprennent pas forcément les sous-entendus, ne peuvent admettre les flous dans les consignes de management », explique le dirigeant de l’agence. Connaître les codes et les modes de fonctionnement communs, côté manager mais aussi côté personne autiste, est une condition de réussite pour Pascal Andrieux, directeur des engagements sociaux et sociétaux de Malakoff Médéric Humanis et directeur général de la fondation Malakoff Médéric handicap : « Le taux d’emploi des personnes handicapées est d’environ 19 %, dont 6 % seulement en entreprises, regrette Pascal Andrieux. L’une des solutions pour l’améliorer est de faire se rencontrer toutes les parties prenantes, comme le propose cette plateforme.

Nous avons décidé de participer à ce projet, en cocréation, dans le cadre de notre collaboration à l’innovation sociale. Le comité de pilotage que nous avons constitué sur ce sujet, avec l’agence, permettra de faire évoluer les outils sur la durée. Nous sommes impliqués depuis longtemps dans ces problématiques, et elle fait partie de notre politique RSE.

Nous avons notamment développé des ateliers handicap et entreprises, et nous développons la sensibilisation de nos clients sur la nécessité de l’emploi accompagné en milieu ordinaire. » Pascal Andrieux souhaite que les entreprises contactées à travers la plateforme ne soient pas uniquement à la recherche de personnes autistes de « très haut niveau » appelées à occuper, par exemple, des postes en informatique. « Nous devons aussi traiter des troubles un peu plus forts, sinon nous n’aurons pas fait le job jusqu’au bout. »

Auteur

  • Dominique Perez