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L’attitude appréciative

Chroniques | publié le : 17.06.2019 |

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L’attitude appréciative

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Meryem Le Saget Conseil en entreprise

L’attitude appréciative est d’abord un choix, une philosophie. Son principe ? Au lieu de souligner ce qui ne va pas, on regarde ce qui marche ou procure un bien-être. C’est très concret. Le soir, par exemple, au lieu de demander à son conjoint « Comment s’est passée ta journée ? », on lui demande plutôt « Quelles sont les trois choses que tu as aimées aujourd’hui ? » Chacun peut bien sûr répondre pour lui-même à cette question. En orientant le regard vers les moments agréables, on ne gomme pas la réalité, on choisit de se nourrir des aspects les plus positifs.

En entreprise, l’approche appréciative est devenue une méthode de conduite du changement. On repère les forces de l’entreprise, ce que font les personnes quand elles sont pleines de vitalité et que les résultats sont au rendez-vous, et on amplifie ces atouts. Pas de focus sur les faiblesses, car un système se développe dans la direction de son questionnement le plus fréquent. « Comment bâtir sur nos forces et développer ce qui marche ? » est plus puissant que de se questionner sur « le meilleur moyen de réduire nos points faibles ».

Mais, bien sûr, il faut pratiquer pour acquérir un nouvel état d’esprit. Cela consiste notamment à exprimer aux personnes qui nous entourent ce que l’on apprécie d’elles ou de leurs actes, par exemple : « J’ai bien aimé ta remarque en réunion ce matin, elle a poussé chacun à se positionner de façon plus sincère » ou « J’apprécie ta fiabilité dans la tenue des délais, cela sécurise toute l’équipe » ou encore « Tes initiatives sont pour moi très stimulantes, elles réveillent ma propre créativité ». Exprimer à quelqu’un, en toute simplicité, l’impact positif qu’il a sur soi est un véritable acte de leadership, et c’est aussi le plus beau des cadeaux.

L’ennui est que bien souvent notre conditionnement culturel nous inhibe. On pense « C’est ridicule, je ne vais pas lui dire cela ! » ou bien « Ça ne sert à rien, il le sait déjà ». Comme si les compliments ou les paroles chaleureuses nous arrachaient la gorge. Et pourtant, critiquer des idées ou des personnes ne nous pose pas autant de problèmes… Curieuse éducation, dans laquelle envoyer des piques nous semble plus familier qu’apprécier l’autre !

D’ailleurs, en entreprise, ce travers prend ses aises. Les personnes « communiquent » rarement, elles s’échangent des opinions et des jugements. Les discussions dérivent facilement vers le négatif, la critique, le cynisme même. Sommes-nous réellement obligés de subir ces ambiances toxiques ? Peut-être pouvons-nous impulser un autre ton, en recentrant la conversation sur un sujet plus constructif. Sinon, mieux vaut prétexter un rendez-vous et s’éclipser ! Car en restant présent sans rien faire, nous devenons complices de ce que nous réprouvons.

La pratique de l’attitude appréciative change une personne. Rien ne se transforme si l’on se tait. Devenir acteur du changement, « faire sa part », c’est donc s’entraîner à dire ce qu’on apprécie chez l’autre, le valoriser dans ses initiatives, reconnaître son potentiel et ses talents… Celui qui reçoit ce feedback se sent alors considéré, reconnu. Progressivement, la personne va relever la tête, prendre confiance en elle et en ses capacités. L’appréciation agit comme l’eau sur la plante, elle renforce sa vitalité et lui permet de se déployer.