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« Ce texte va permettre de privilégier toutes les formes d’emploi »

Le point sur | publié le : 24.06.2019 | S. M.

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« Ce texte va permettre de privilégier toutes les formes d’emploi »

Crédit photo S. M.

Pour la présidente de l’Agefiph*, la loi contient deux avancées importantes et des garanties pour éviter aux entreprises une augmentation massive de leurs contributions. Le secteur protégé lui semble aussi préservé.

Quelle est selon vous la philosophie de cette réforme ?

Elle a surtout pour objectif de simplifier les dispositifs. La déclaration par entreprise, et non plus par établissement, par exemple, s’inscrit dans ce processus. Il fallait auparavant en faire plusieurs, là tout se fait en une seule fois, et de façon dématérialisée. Deuxième grosse avancée de cette loi : le renforcement de l’emploi direct. On change des habitudes ! Et les entreprises en conçoivent quelques craintes, le secteur protégé aussi. Mais il ne faut pas avoir d’inquiétude. Ce texte va permettre de privilégier toutes les formes d’emploi, et en particulier l’emploi direct. Pour autant, le secteur protégé demeure un acteur incontournable. La preuve ? La sous-traitance reste un bon moyen de diminuer sa contribution à l’Agefiph.

Parmi les nouveautés de cette loi, il y a la présence, rendue obligatoire, d’un référent handicap, dans les entreprises qui comptent au moins 250 salariés, et dans les CFA. Qu’en pensez-vous ?

Cela donne un point de contact avec l’entreprise, et conduit à généraliser la thématique du handicap. Les entreprises doivent s’approprier ce sujet et l’intégrer dans leur politique. Je suis plus réservée sur la nouvelle donne en matière d’accords agréés. Cela concernait 11 % des entreprises, et 25 % de l’emploi des travailleurs handicapés. Elles se sentaient décisionnaires et cela créait du lien avec les partenaires sociaux. Ne les voir renouvelables qu’une fois représente pour elles une perte d’autonomie. Nous le regrettons parce que lorsque les choses sont imposées, elles sont davantage vécues comme une taxation que comme une contribution. Nous nous activons déjà sur ces après-accords agréés. Il faut que les entreprises ne perdent pas en réactivité. Si on y parvient, alors ce sera une bonne mesure.

Au bout du compte, cette réforme vous satisfait-elle ?

Oui. Nous sommes en ordre de marche pour faciliter les choses aux entreprises. Nous avons produit des guides, nous organisons des webinaires, nous animons nos réseaux de référents handicap… Avec l’Urssaf pour la partie technique, nous devons être des facilitateurs. Nous sommes confiants et nous accompagnons la réforme. L’État a pris l’engagement qu’il n’y aurait pas d’augmentation massive des contributions pour les entreprises. On ne sait pas encore la chiffrer mais des ajustements sont prévus jusqu’en 2024 et des mesures correctives prises. Cette période transitoire permet d’amortir le choc, de passer des messages forts (la simplification et la prime à l’emploi direct) en garantissant une certaine stabilité financière.

* Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées

Auteur

  • S. M.