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Sur le terrain

Recrutement : Spie Facilities se tourne vers la préparation opérationnelle à l’emploi

Sur le terrain | publié le : 24.06.2019 | Catherine Abou El Khair

Préparation opérationnelle à l’emploi suivie d’une alternance : pour embaucher, la filiale dédiée à la maintenance des bâtiments met les bouchées doubles.

Filiale dédiée à la maintenance des bâtiments, Spie Facilities (2 600 collaborateurs) a besoin de techniciens. Des profils spécialisés en chauffage, ventilation et climatisation, qui sont particulièrement rares sur le marché du travail. Cette pénurie a conduit l’entreprise à monter avec Pôle emploi une préparation opérationnelle à l’emploi (POE) collective afin de pourvoir à des besoins immédiats dans cinq sites situés en province.

Le parcours, qui ne concerne pour l’instant que 12 demandeurs d’emploi, est une première dans cette filiale qui a été constituée en 2017.

« Comme le marché du travail est en redémarrage et beaucoup plus tendu sur les métiers dans la maintenance, il nous fallait recruter autrement et être davantage innovant », souligne la DRH Sylvia Fenger. À défaut de juniors de niveau bac à bac + 2, « en nombre insuffisant », Spie Facilities s’est tournée vers un nouveau public : celui des demandeurs d’emploi ayant peu ou pas d’expérience dans les métiers techniques mais un goût pour les activités manuelles. Moyenne d’âge de cette première promotion : 42 ans.

Pour qu’ils soient opérationnels, l’entreprise a conçu un parcours d’une durée totale de 16 mois. Aux dix semaines inscrites dans le cadre de la POE, qui comprend une période d’observation en entreprise, s’ajoute un contrat de professionnalisation de 12 mois aboutissant à un titre d’agent de maintenance en chauffage, ventilation et climatisation (niveau V).

Un minimum nécessaire dans un métier technique où il est essentiel d’avoir « un spectre assez large de dépannage ». « On n’a pas pu faire moins », insiste la DRH.

Une formation « coconstruite »

La formation professionnelle est dispensée par l’Institut des ressources industrielles, organisme basé à Lyon et rattaché à l’UIMM. Elle a cependant été « coconstruite » : « On a monté la POE et le contrat de professionnalisation à l’aide de techniciens qui avaient envie de construire le cahier des charges des savoirs à acquérir », souligne Sylvia Fenger. Les collaborateurs de Spie Facilities sont également attendus sur un autre volet : le tutorat. « Chacun des tuteurs a été formé à cette mission, même lorsque certains en avaient déjà eu l’expérience.

On a différents points d’étape pour les impliquer et valider avec eux que les savoir-faire transmis aux alternants se mettent bien en place », détaille la DRH.

Être clair pour éviter des échecs

À l’issue de ce parcours, l’objectif de Spie Facilities est d’intégrer ces nouvelles recrues. « Ce n’est pas juste un coup d’épée dans l’eau. C’est une première session qui va nous permettre de tirer un retour d’expérience et de nous améliorer », souligne Sylvia Fenger. Supportrice de la POE pour l’avoir déjà expérimentée lors de ses précédentes fonctions dans le groupe, elle compte déjà réitérer cette expérience pour des recrutements en région mais aussi au niveau national pour la formation de collaborateurs sur les métiers de la sécurité incendie. Des promotions qui concerneront au total une trentaine de demandeurs d’emploi.

L’un des enjeux est, selon elle, d’« expliquer le projet, le métier, de bien valider les enjeux et les contraintes pour que les futures recrues soient conscientes des possibilités et à quoi cela engage », souligne-t-elle. « Il faut expliquer quel sera le fonctionnement, les horaires, les avantages sociaux et les conditions de salaire, c’est très important », confirme Ghislaine Quesnel, conseillère relation entreprise à l’agence Pôle emploi de Rillieux-la-Pape (Rhône). Des malentendus sur la rémunération, qui peut être inférieure au Smic en contrat de professionnalisation selon l’âge, peuvent par exemple amener des participants à abandonner. Un écueil qu’il convient d’éviter, d’autant que « Spie Facilities a mis beaucoup d’attrait dans la balance » en associant un contrat de professionnalisation à la POE, selon la conseillère. « Quand on a très peu de compétences, qu’on est au chômage et qu’on navigue sur des métiers à faible valeur ajoutée, avoir une POE et un contrat pro avec un diplôme à la fin, c’est intéressant. »

Des POE collectives en croissance

• 2 929 stagiaires ont bénéficié en 2018 d’une POE collective dans le secteur du BTP, d’après les statistiques de l’Opco Constructys dévoilées en janvier 2019. Un chiffre en hausse de 60 % par rapport à 2017.

• Au niveau national, le dispositif de POE collectives a bénéficié à 20 100 stagiaires en 2016 et 24 900 stagiaires en 2017, proportion en très forte hausse par rapport à 2015, selon un bilan de la Dares publié en février 2019.

Auteur

  • Catherine Abou El Khair