Son ambition est simple : montrer que l’innovation sociale, l’innovation en ressources humaines, peut aussi naître de la négociation collective. Les partenaires sociaux apportent des idées, des solutions nouvelles, qui font progresser l’entreprise tout en répondant aux attentes des salariés. Cette journée veut « donner à voir » une autre réalité au plus près du terrain : dans les entreprises, les acteurs ont souvent la maturité et l’envie d’innover ensemble.

L’innovation peut résider dans la méthode de négociation, lorsqu’elle implique des phases de préparation en amont, mais aussi durant la négociation elle-même, et aussi après dans la façon dont l’accord est mis en œuvre. Le caractère innovant des accords peut aussi se trouver dans leur contenu, parce qu’ils abordent une thématique qui n’a jamais été traitée. Dans ce cas, il s’agit bien d’une extension du domaine de la négociation. Nous avons trouvé beaucoup de « micro-innovations », car les thèmes de négociation sont souvent « balisés » de longue date : on ne réinvente pas tout !

Les 30 accords présentés le sont tous ! Je pourrais citer celui conclu à Air France – que je connais bien – sur le traitement des incivilités dont les agents d’escale et commerciaux sont parfois victimes. Habituellement, ces problématiques sont abordées à un niveau managérial, souvent les CHSCT en débattent, mais traiter cette problématique par un accord collectif apporte des solutions plus riches, qui pourront être mieux mises en œuvre car elles impliquent les organisations syndicales. Dans l’accord Hermès sur le handicap, plutôt qu’un projet déjà écrit par la direction, chaque organisation syndicale a été invitée à apporter trois propositions concrètes pour engager la négociation. L’accord Égalité professionnelle femmes-hommes conclu aux Échos n’hésite pas à fixer des objectifs chiffrés ambitieux pour l’accès des journalistes femmes à des postes de chefs de service et de direction. Ces accords innovants, venant d’entreprises de toutes tailles et de tous secteurs d’activité et signés par toutes les organisations syndicales, ne sont pas des « modèles » mais ils peuvent inspirer toutes celles et ceux qui sont confrontés à des problématiques similaires.