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Sur le terrain

QVT : La Matmut signe son premier accord

Sur le terrain | publié le : 15.07.2019 | Valérie Auribault

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QVT : La Matmut signe son premier accord

Crédit photo Valérie Auribault

L’assureur a signé, en mai dernier, un premier accord relatif à la qualité de vie au travail, approuvé à l’unanimité par les partenaires sociaux.

La signature par la CFDT, la CFE-CGC, la CGT, FO et la SN2A-CFTC, le 15 mai dernier, du premier accord relatif à la qualité de vie au travail (QVT) a été saluée comme il se doit par l’entreprise de 6 200 collaborateurs. « Cet accord représente ce que l’on souhaite voir exister en termes d’attention, de dialogue et de bien-être au travail », souligne Olivier Ruthardt, directeur général adjoint en charge des ressources humaines et relations sociales du groupe Matmut. À travers celui-ci, le groupe a souhaité renforcer une dynamique engagée en faveur d’une responsabilité sociale d’entreprise « assumée » et ainsi réaffirmer son intérêt pour le bien-être de ses collaborateurs. L’accord s’articule autour de cinq thématiques. Tout d’abord, faire que tous les salariés soient acteurs de la qualité de vie au travail. Ainsi managers et partenaires sociaux sont formés à la QVT et à la prévention des risques psychosociaux. « Les managers sont les accompagnateurs du changement. Il est donc impératif qu’ils soient formés, sensibilisés. C’était un point important que nous souhaitions voir mis en œuvre », souligne Frédéric Poichet, délégué syndical central CFE-CGC et responsable du groupe d’agences de Franche-Comté.

Autre point : l’enrichissement des relations de travail à travers des périodes d’immersion ou de travaux en coconstruction. « Les périodes d’immersion permettent à chacun des salariés de mieux connaître les métiers du groupe et de ses propres collègues, souligne Olivier Ruthardt. La coconstruction engendre aussi de la reconnaissance. Nos salariés doivent tirer bénéfice de leur travail au-delà des éléments matériels habituellement entendus. Cette reconnaissance se retrouve dans des éléments de considération tels que le respect, la prise en compte des points de vue, les temps dédiés aux échanges… et aux remerciements, tout simplement. L’attention sincère s’avère souvent le point le plus important du relationnel entre collègues. »

Être à l’écoute

Les attentes des salariés ont été prises en compte grâce à l’instauration en 2018 d’un Observatoire du climat social. « L’Observatoire, comme les commissions de suivi, permet de mesurer les applications de cet accord et leurs effets. Ce sont des indicateurs qualitatifs et quantitatifs », précise Olivier Ruthardt. Une initiative saluée par les organisations syndicales. « L’Observatoire du climat social est une grande avancée et permet aux salariés de s’exprimer. C’est ainsi qu’ils ont fait part de leur demande de reconnaissance, et pas uniquement à travers le salaire. Ils ont aussi évoqué la charge de travail. Nous sommes vigilants sur le fait que ces deux points soient pris en compte », indique Florence Le Masson, déléguée syndicale nationale SN2A-CFTC Matmut. Les apprentissages et l’encouragement aux initiatives personnelles et à l’innovation sont également facilités par l’accord. « Le droit à l’erreur est désormais écrit. C’était un principe fondamental, poursuit Frédéric Poichet. Mais ceci fait partie de la culture de l’entreprise. L’accord ne fait que formaliser des pratiques qui existaient déjà. »

Du bien-être à la performance

Autre exemple de pratique confortée par l’accord, la conciliation des temps de vie. Le texte renforce l’attention et l’aide pour la parentalité et souligne le droit à la déconnexion. Les salariés absents durant une longue période sont accompagnés. « Pour les collaborateurs absents qui le souhaitent, recevoir les informations concernant l’évolution de l’entreprise est possible. Mais ce choix est un acte qui doit rester volontaire pour éviter toute action qui pourrait être ressentie comme intrusive », insiste Frédéric Poichet. Dernier point, le renforcement de la démarche d’accompagnement et d’écoute. Des psychologues sont à la disposition des salariés. Psychologues et médecins du travail ont d’ailleurs participé à l’élaboration de l’accord dans un but de prévention et de détection des vulnérabilités.

Les organisations syndicales soulignent un dialogue « de qualité » avec la direction des ressources humaines. Le texte a d’ailleurs été signé à l’unanimité. « C’est un premier accord écrit. C’est important, rappelle Florence Le Masson. La QVT contribue à la performance économique et sociale de l’entreprise. On a tous à gagner à ce que les salariés se sentent bien au travail. » Reste à ces derniers à s’en saisir. « La communication est cruciale pour que tous les salariés s’en imprègnent. Nous avons demandé des temps d’échanges en plus de l’information diffusée sur l’intranet. Notamment avec les managers », précise Florence Le Masson.

Auteur

  • Valérie Auribault