« À 34 % (contre 30 % en Europe), la résistance au changement telle que nous l’avons mesurée en France est quelque peu supérieure à la moyenne européenne, mais la bonne nouvelle, c’est non seulement qu’elle diminue, mais aussi que l’effet retard tend à se combler. Ainsi, l’enquête 2017 faisait ressortir l’expression, de la part des entreprises françaises interrogées, de leurs difficultés à trouver les bons profils. Ce qui signifie qu’elles sont conscientes de la nécessité de faire évoluer l’entreprise et comprennent qu’elles doivent trouver de nouveaux profils pour les y aider à l’extérieur. Enfin, cette résistance au changement est paradoxale, puisqu’en parallèle, la France est l’un des pays les plus innovants en Europe.

Par ailleurs, nous constatons une relative homogénéité concernant la transformation digitale dans tous les grands groupes, d’où qu’ils viennent. En revanche, il existe des différences dans les liens qu’entretiennent les DRH, les DSI et les directions métiers. Si nous estimons que les DRH, en France, montrent un réel intérêt pour le numérique, l’alignement est moindre qu’ailleurs – notamment en Allemagne – entre DRH et directions métiers. Est-ce parce que les DRH passent beaucoup de temps en France à gérer de l’administratif, compte tenu de la complexité des dossiers, en particulier en matière de droit du travail ? Je ne suis pas entièrement convaincu par cette explication… Je pense en revanche que certains DRH ont du mal à sortir de leur zone de confort et à aller vers les directions métiers. Cela dit, nous trouvons, en particulier dans les grandes sociétés du CAC 40, des DRH qui viennent, désormais des directions métiers. Une bonne façon d’améliorer la compréhension des enjeux stratégiques de l’entreprise ».