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Sur le terrain

Formation : Natixis lance un programme d’upskilling

Sur le terrain | publié le : 02.09.2019 | Lys Zohin

Dans le prolongement d’un accord de GPEC signé avec les partenaires sociaux à la mi-2017, un programme de perfectionnement des compétences vise à préparer les collaborateurs de l’établissement financier à la transformation de leurs métiers.

Avoir un coup d’avance, telle semble être la devise de Natixis. La banque de financement, de gestion et de services financiers a d’abord investi dans une analyse fine des transformations qui affectent ou vont affecter ses métiers, sous la pression notamment de la digitalisation, de la réglementation ou d’un environnement concurrentiel qui bouge de plus en plus vite. Ainsi, les gestionnaires de back-office, par exemple, sont de plus en plus assistés dans leurs tâches administratives par des systèmes automatisés ou robotisés, tandis que leurs responsabilités évoluent vers davantage de contrôle, de reporting ou d’assistance aux clients et aux équipes commerciales, nécessitant de nouvelles compétences : communication, autonomie, relationnel client sont désormais indispensables.

Plus largement, certaines directions verront décroître leurs effectifs sur les prochaines années, tandis que d’autres, parmi lesquelles la DSI, ont de nouveaux besoins et peuvent rencontrer des difficultés à recruter.

Un programme sur mesure

Résultat de cette démarche prospective, l’accord de GPEC signé avec les partenaires sociaux à la mi-2017 comporte un chapitre spécifique sur les métiers en transformation. « Nous nous sommes engagés à identifier chaque année les emplois qui vont connaître les transformations les plus fortes, à partir de l’analyse des facteurs d’évolution et de leur impact sur les compétences attendues, et nous avons également défini des dispositifs spécifiques dédiés aux collaborateurs positionnés sur ces emplois », précise Cécile Tricon-Bossard, DRH adjointe de Natixis.

L’objectif est de leur permettre d’être proactifs dans leur développement professionnel : évoluer plus facilement vers un autre emploi ou développer les nouvelles compétences nécessaires à leur métier. Si tous les salariés du groupe ont accès à des actions de formation, des parcours qualifiants peuvent être proposés à ceux qui occupent un emploi en transformation, ainsi qu’un accès privilégié au bilan de compétences. De même, ils bénéficient d’une priorité sur les postes à pourvoir en interne et d’un accompagnement renforcé à la mobilité géographique.

Enfin, ils peuvent se voir attribuer une prime ou une aide au rachat de trimestres s’ils annoncent de façon anticipée, à horizon de trois ans, leur départ à la retraite. « Cette dernière initiative nous permet de mieux anticiper les mouvements futurs », indique à cet égard la DRH adjointe.

La démarche peut paraître évidente, mais elle ne s’est pas déployée sans freins. Une telle transparence sur l’avenir des métiers se heurte parfois à un réflexe de déni, aussi bien de la part des collaborateurs que des managers.

Les premiers préfèrent ignorer le danger, les seconds hésitent à tenir un discours de vérité, de peur de générer de l’inquiétude ou de démobiliser leurs équipes… « Nous avons dû accompagner davantage les managers dans cette démarche de communication », souligne d’ailleurs la spécialiste RH.

Aujourd’hui, le sujet semble dédramatisé et l’heure est à l’action. À la rentrée de septembre et jusqu’à la fin de l’année, une première cohorte d’une quarantaine de collaborateurs occupant des emplois en transformation au sein de la direction des opérations et des systèmes d’information suivra des parcours de formation individualisés, en alternance ou à plein temps, sur les nouvelles compétences à acquérir pour devenir data scientist, spécialiste de l’automation ou encore coach agile.

Employabilité

Une fois formés, les collaborateurs pourront rejoindre un nouveau poste ou reprendre leurs anciennes fonctions, mais avec de nouvelles compétences désormais indispensables. « Il s’agit réellement d’un co-investissement, précise Cécile Tricon-Bossard. Nous mettons en place les conditions qui permettent à nos collaborateurs de développer leurs compétences de façon accélérée tandis que ces derniers s’engagent à s’investir pleinement dans ces parcours, de nature à améliorer leur employabilité ».

Dans tous les cas, il s’agit, pour Natixis, d’incarner sa vision sur les métiers de demain avec une attitude proactive et des mesures concrètes, « alors que les accords de GPEC restent parfois bien théoriques », souligne Cécile Tricon-Bossard.

Auteur

  • Lys Zohin