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Formation : DRH et salariés face à la transformation des compétences

L’actualité | publié le : 07.10.2019 | Benjamin d’Alguerre

Le dernier baromètre Cegos montre que DRH et salariés sont conscients de la transformation des compétences à venir. La fonction formation est plébiscitée pour y faire face.

L’obsolescence des compétences constitue un sujet de préoccupation pour les entreprises. C’est ce que révèle le second baromètre Transformations, compétences et learning de l’Observatoire Cegos dévoilé le 1er octobre 2019. Face au risque de perte de compétitivité, DRH et salariés français s’inquiètent. Quatre emplois sur dix pourraient être menacés dans un horizon de trois ans, estiment 39 % des professionnels RH interrogés. Plutôt optimistes, ils sont 62 % à penser que ce bouleversement numérique se traduira par l’émergence de nouveaux métiers dans les cinq années à venir et 47 % estiment que le changement sera source de créations d’emplois.

Côté salariés, en revanche, l’ambiance est plus morose. 31 % se disent « dépassés » par les évolutions technologiques (42 % de leurs managers RH partagent cette opinion…). 91 % estiment que leur travail pourrait se voir modifié… voire détruit pour les plus pessimistes (51 %). Néanmoins, « salariés comme DRH ont confiance dans la capacité de leurs entreprises à anticiper et accompagner la transformation digitale », rassure Christophe Perilhou, directeur Learning & solutions chez Cegos.

C’est surtout la fonction formation qui est attendue au tournant pour cette nécessaire remise à jour. 74 % des salariés la plébiscitent pour redonner du tonus à leurs compétences. 93 % seraient même prêts à prendre l’initiative de se former par eux-mêmes pour s’adapter au changement et 44 % seraient prêts à mettre la main à la poche pour améliorer leur employabilité !

Hausse des budgets sur fonds propres

Si le niveau de satisfaction des salariés français face à l’offre de formation accessible reste stable par rapport à l’enquête de 2018, les DRH estiment que leurs principaux défis dans les années à venir consisteront à associer formation et transformation de l’organisation (50 %), faire coïncider les besoins de l’entreprise et les attentes des salariés en matière de transformation (40 %) et équilibrer standardisation et personnalisation de la formation (37 %).

À cette fin, la mise en place d’actions de formation en situation de travail (Afest) recueille les suffrages de 50 % des DRH et de 37 % des salariés. Méfiance toutefois, car en la matière, tout le monde ne parle pas (encore ?) de la même chose. « Nous constatons un effet de mode autour de l’Afest. Certains DRH estiment même qu’ils la pratiquent déjà, mais elle ne doit pas être confondue avec les apprentissages informels mis en place au sein des entreprises », prévient Mathilde Bourdat, manager de l’offre et de l’expertise formation chez Cegos. Charge aux DRH de phosphorer sur l’identification des situations de travail réellement apprenantes permettant à leurs salariés d’évoluer.

Côté moyens, 30 % des DRH pensent leurs entreprises prêtes à augmenter leurs budgets formation sur leurs fonds propres après le rabotage des ressources mutualisées.

76 % s’attendent à voir leur entreprise entamer la négociation d’accords d’abondements sur le compte personnel de formation (CPF) des salariés et 63 % souhaitent profiter des nouveaux outils nés de la réforme du 5 septembre 2018 (CPF monétisé, Pro-A…) pour renforcer leur politique de formation certifiante. Les salariés, eux, sont 30 % à envisager d’engager leur CPF dans un projet professionnel. Mais l’autonomie face à la formation n’est pas encore acquise. 41 % indiquent qu’ils auront besoin de leur entreprise pour s’orienter dans leur choix.

Auteur

  • Benjamin d’Alguerre