Selon les analyses de la Plateforme automobile (PFA), tête de réseau de la filière auto en France, une quarantaine de métiers seront, dans les années à venir, profondément bousculés. Des métiers considérés soit en mutation (tels les ingénieurs fonderie ou les dessinateurs industriels devant évoluer vers la maîtrise d’outils de modélisation 3D), soit en développement ou en tension (spécialistes de la data, bobiniers ou experts de la sécurité informatique intégrés aux équipes travaillant sur le véhicule connecté). « Les grandes disruptions auxquelles nous allons faire face sont la disparition progressive du moteur thermique au profit de l’électrique ou de l’hybride, le poids des nouvelles normes environnementales et le véhicule connecté. Dans ce contexte, la guerre des talents est un enjeu de premier plan », résume Emmanuelle Pérès, DGA emploi-compétences-formation au sein de la PFA.

Pour remettre à niveau les compétences de la filière, la PFA a élaboré une « feuille de route RH » articulée en quatre objectifs : anticiper les besoins en compétences, accompagner les entreprises face aux mutations, renforcer l’attractivité de la filière et accroître de moitié l’alternance. Chacun des volets donnera lieu à une série d’actions : trente projets pédagogiques seront financés à hauteur de 18 millions d’euros (dans le cadre du Programme investissement d’avenir). Un EDEC (engagement dans le développement de l’emploi et des compétences), signé en avril avec les branches de la métallurgie, de la plasturgie et du caoutchouc, prévoit l’accompagnement des entreprises de moins de 300 salariés. Le développement de l’alternance devrait passer par la création de campus des métiers grâce au concours des régions. Enfin, l’attractivité de la filière passera, outre une campagne promotionnelle sur Youtube, par la mise en ligne de la plateforme Monfuturjobauto.fr. Elle doit permettre la diffusion des offres d’emploi et de formation de la filière, informer sur les métiers existants et futurs, permettre aux PME et ETI d’assurer la continuité des carrières de leurs salariés aux compétences obsolètes et de simplifier l’accès à la mobilité sur les bassins d’emploi. Sa mise en ligne est programmée pour la mi-novembre.