Ce n’est pas une mais plusieurs crises auxquelles les jeunes arrivés sur le marché du travail en 2010 ont fait face. D’abord ils ont affronté celle de 2008, puis en 2012 la crise des dettes souveraines et enfin en 2015 le pic du taux de chômage à 10,5 %. Ainsi, la génération sortie du système scolaire en 2010 « apparaît peu favorisée par le contexte économique qui a présidé à ses premières années dans la vie active », observe une étude du Céreq du 24 octobre. Ils ont été désavantagés par rapport aux jeunes de la génération 2004, et plus désavantagés encore par rapport aux jeunes de la génération 1998. Dans l’ensemble, ce sont les non-diplômés qui ont vu leur situation se dégrader le plus fortement. La part de leur temps passé en emploi sur les sept premières années de carrière chute de 65 % (pour la génération 1998) à 46 % (pour la génération 2010), ce qui traduit « des risques croissants de mise à l’écart de l’emploi des moins qualifiés », et particulièrement de ceux et celles « dépourvus de diplôme au sein d’une population de plus en plus diplômée ». Mais dans le même temps, les conditions d’emploi offertes aux diplômés du supérieur se sont également détériorées à leur façon. Leur carrière a été moins rémunératrice, les promotions moins fréquentes, car la montée de l’offre de diplômés a été plus rapide que la demande d’emplois qualifiés. Malgré tout, « les jeunes n’en demeurent pas moins positifs, puisqu’ils et elles sont 79 % à se déclarer optimistes pour leur avenir professionnel ».