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Sur le terrain

Certification : L’Afnor labellise alstom pour sa RSE

Sur le terrain | publié le : 18.11.2019 | Mathieu Noyer

Le constructeur de trains et tramways décroche le label calé sur la norme Iso 26 000 de responsabilité sociétale, notamment grâce à ses actions en matière d’égalité professionnelle et d’insertion.

« Engagé RSE », Alstom est désormais reconnu comme tel. Le constructeur ferroviaire a décroché en octobre ce label décerné par l’Afnor, l’agence française de la normalisation, qui a conduit son évaluation selon les grilles de la norme internationale Iso 26 000 pour la responsabilité sociétale des entreprises. La distinction vaut pour Alstom France qui emploie 8 900 personnes. Elle résulte de plus de 70 entretiens menés par les auditeurs au siège francilien et dans deux des sites de production, à Valenciennes (Nord, 1 200 salariés) et Tarbes (Hautes-Pyrénées, 700 salariés).

L’entreprise a obtenu la note de 634 points sur 1 000, après passage au crible de sept critères de gouvernance interne, dont les relations à l’environnement extérieur et, en premier lieu, les RH. Sur ce dernier thème, elle a plutôt surperformé puisqu’elle a atteint 79 % de la note maximale. « Nos actions, prioritaires depuis plusieurs années, en matière d’égalité professionnelle, de diversité et d’inclusion ont été particulièrement saluées », relate Maud Liévin, DRH d’Alstom France.

L’égalité hommes/femmes, objet d’un accord d’entreprise dont la renégociation devrait être bouclée en fin d’année, avait déjà fait décrocher à la société un score de 95 sur 100 à l’index obligatoire pour les plus grands employeurs, avec la note maximale sur l’égalité de rémunération. Ce thème a fait l’objet d’un autre accord sur l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle, dont Alstom a été pionnier et qui lui aussi va être l’objet d’une nouvelle mouture au début de l’année prochaine. Le texte facilite le travail à distance, la prise de temps partiels, les absences pour raison monoparentale et la prise du congé maternité. « Il nous permet de progresser sur la question de l’accès des femmes, et notamment des jeunes femmes, aux postes de responsabilité », souligne Maud Liévin. Dans un secteur d’activité où la féminisation est quasi inexistante parmi les opérateurs, l’effort se porte sur les fonctions d’ingénierie et d’encadrement. Alstom France vise le seuil de 25 % de femmes dans ces postes et assure s’en rapprocher, avec un taux qui est actuellement de 22 %. Pour agir sur le long terme, le groupe s’efforce de susciter des vocations industrielles parmi les jeunes filles : c’est le sens de son partenariat avec l’association Elles bougent depuis quelques années, qui lui permet de multiplier les présentations de ses métiers dans les collèges.

Appui sur des associations

Au chapitre de l’insertion de jeunes de milieux défavorisés, Alstom a trouvé appui auprès d’une association spécialisée. « C’est un thème que nous avions du mal à déployer à une échelle nationale », reconnaît Maud Liévin. Le déclic vient ici en bonne partie du rapprochement, depuis l’an dernier, avec Nos quartiers ont du talent (NQT). Chaque usine française d’Alstom a créé une antenne de contact avec le relais local de cette association. Elle invite ses collaborateurs à devenir parrains d’accompagnement de jeunes, pour les aider à rédiger des CV, préparer des entretiens en entreprise, les conseiller dans la voie à choisir entre une formation complémentaire, un stage, un CDD ou un CDI…

L’objectif est l’insertion sur le marché du travail en général, et pas nécessairement chez Alstom. « 150 salariés se sont portés volontaires depuis le début du partenariat avec NQT, ce qui a permis déjà de suivre 120 jeunes, dont 40 ont trouvé un emploi », se félicite la direction des ressources humaines.

Autre point fort relevé lors de la labellisation, l’insertion dans l’entreprise de travailleurs reconnus handicapés (RQTH) qui est régie par un accord révisé l’an dernier, mettant l’accent sur l’ergonomie des postes. La proportion de RQTH oscille chaque année entre 7 % et 8 %, au-dessus donc du seuil légal de 6 %, en incluant le recours à la sous-traitance d’Esat ou d’entreprises adaptées.

Fait assez atypique, les organisations syndicales attribuent aussi en matière de RSE leur… label à la direction. « Depuis dix ans, les questions de handicap et égalité entre hommes et femmes ont été bien travaillées. Nous sommes sur le bon chemin », pointe Daniel Dreger, délégué CGT du site de Reichshoffen (Bas-Rhin), qui siège aux commissions paritaires sur ces deux sujets. Olivier Kohler, délégué CFDT à Belfort, fait remonter à une vingtaine d’années l’évolution du groupe Alstom sur ces différents sujets.

« Elle a été progressive, et on voit les résultats, par exemple sur l’ergonomie des postes et l’accessibilité des locaux pour les handicapés ». Un satisfecit syndical qui s’accorde avec l’appréciation de l’Afnor.

Auteur

  • Mathieu Noyer