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Compétences : RM System forme en interne ses intérimaires

Sur le terrain | publié le : 25.11.2019 | Mathieu Noyer

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Compétences : RM System forme en interne ses intérimaires

Crédit photo Mathieu Noyer

Ce sous-traitant ferroviaire a constitué son propre organisme agréé afin de former ses salariés à ses métiers spécifiques, mais aussi son important volant de travailleurs temporaires.

RM System a fait signer ses trois premiers CDI de chantier en octobre. Cette entreprise de maintenance et d’habillage pour l’industrie ferroviaire basée à Uberach (Bas-Rhin) n’a pas tardé à se saisir de ce nouvel outil dès lors qu’il a été ouvert à la branche de la métallurgie, dont elle relève. « Notre activité repose sur la souplesse et la flexibilité : nous sommes un sous-traitant de l’industrie ferroviaire, qui tire sa force de savoir se plier aux calendriers et aux contraintes de commandes de nos clients constructeurs (Alstom, Bombardier) et exploitants (SNCF, RATP…) », souligne le directeur général, Benoît Fischer. Dans le même esprit, l’entreprise avait été pionnière dans l’utilisation du CDI intérimaire. La formule est en effet bien adaptée à son fonctionnement et à son activité, fondée sur des contrats de long terme. Elle concerne 20 personnes, sur les 180 intérimaires auxquels la PME fait appel, soit un total équivalent à ses effectifs en CDI en France – avec sa filiale allemande, RM System compte 220 permanents. « Le fort recours à l’intérim est inhérent à notre activité. Dans le même temps, le premier de nos enjeux réside dans le professionnalisme des personnes que nous employons et leur montée en compétences, dans le but de conserver les indispensables certifications techniques… Sauf que nos métiers, très spécifiques, ne sont pas préparés dans les écoles ou les centres de formation classiques », note Benoît Fischer.

Fonctionnement décentralisé

D’où la nécessité de créer un service formation maison. Tout en assurant la qualification des salariés en poste, il est dédié aux intérimaires – dont certains sont embauchés définitivement, au terme de 18 mois de mission. En fonctionnement depuis 2013, cet outil bénéficie de l’agrément officiel d’organisme de formation. Il assure la partie pratique ainsi que les enseignements théoriques, selon un cursus bâti par les collaborateurs de RM System les plus experts sur le plan technique. Ce catalogue comprend la maîtrise du serrage contrôlé, du collage et masticage, de la pose de tuyauterie, du rivetage et du perçage. Il prépare ou perfectionne à des métiers de sertisseur, de garnisseur, de câbleur, de découpeur-assembleur-monteur de planchers, de poseur d’isolants ou encore de poseur de revêtements de sols à l’intérieur de trains et de tramways.

L’activité amène le plus souvent l’entreprise à intervenir dans les ateliers des clients ou dans leurs centres de maintenance. « Dès lors, le service formation se décentralise lui-même : il se déplace sur nos pôles géographiques principaux, comme l’Est, le Nord, la région de La Rochelle, au gré des besoins », souligne Benoît Fischer. L’an dernier, l’organisme maison a formé plus de 500 personnes : 40 % de CDI et 60 % d’effectifs temporaires.

Partenariat avec des agences

Pour les intérimaires, la formation se déroule via un contrat de professionnalisation de six mois, dont les agences de travail temporaire prennent en charge le coût pédagogique. L’initiative a en effet généré un partenariat plus fort avec les agences Manpower sur le pôle de La Rochelle et celles du réseau d’intérim alsacien Reflex dans l’Est et le Nord, pour l’identification des qualités des candidats et leur recrutement. « Trois compétences prioritaires sont requises : l’habileté manuelle, la capacité à lire correctement des plans, et le savoir-être compte tenu de l’implantation des personnes dans les locaux mêmes des clients », expose Stéphane Hecht, dirigeant de Reflex. « Grâce à une relation de plus de dix ans, nous connaissons parfaitement les métiers de RM System, ce qui permet de détecter les candidats les plus appropriés », ajoute-t-il. Selon Reflex, la tension sur les marchés du travail « de niche » de la PME présente une nature un peu différente selon les cas : le métier de poseur de revêtement au sol a « quasiment disparu », tandis que câbleurs et électriciens forment une rareté fort demandée et que la situation est un peu plus détendue s’agissant des sertisseurs.

Mais les tensions sur le marché de l’emploi perdurent, ce qui ouvre une belle perspective de pérennité à cet organisme de formation particulier, qui répond à une problématique vécue par bien d’autres entreprises industrielles. « Ouvrir l’offre à d’autres bénéficiaires n’est pas exclu », indique Benoît Fischer. Des contacts ont d’ailleurs été noués avec l’industrie nucléaire, le récent rapport de Jean-Martin Folz sur les déboires de l’EPR de Flamanville ayant pointé les carences dans la formation des soudeurs.

Auteur

  • Mathieu Noyer