Se doter d’une vision prospective et la plus exhaustive possible des évolutions des emplois et des métiers. Tel est l’objectif poursuivi par l’assureur, à travers un accord qui se veut structurant pour les orientations RH des années à venir. Déclinaison concrète : un travail collaboratif avec chaque direction opérationnelle et un partage des résultats avec tous les salariés.
« Nous nous devons d’expliquer à nos collaborateurs où nous allons et comment nous irons, ensemble, affirme Jean-Pierre Diaz, directeur assurances santé et prévoyance chez AG2R La Mondiale. Nous devons leur offrir des perspectives, afin que chacun puisse opérer des choix éclairés, dans un monde instable, et pas uniquement sur le plan réglementaire ou en raison de la digitalisation. Les comportements et attentes des clients évoluent aussi beaucoup. » Parmi les outils qui collent le mieux à ce dessein, figurent les accords de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC). AG2R La Mondiale en a conclu un avec ses partenaires sociaux en novembre dernier, intitulé « Parcours et compétences : anticiper pour avancer ensemble ». Outre l’anticipation, le texte revendique de s’appuyer sur les principes de la transparence et du partage des résultats avec la totalité des équipes.
Le contexte est d’abord celui de la transformation radicale du métier d’assureur, qui fait moins d’activité administrative et davantage d’expertise, de conseil et d’accompagnement du client. Mais l’accord s’inscrit aussi dans un moment de transformation du groupe. D’où, selon Claire Silva, membre du comité de direction en charge des ressources humaines et des relations sociales, une négociation longue qui a duré de décembre 2018 à septembre 2019. Les partenaires sociaux ont pu exprimer des doutes, selon elle, mais en novembre dernier, le syndicat CFDT, majoritaire à lui seul, a signé pour La Mondiale et, chez AG2R, CFE-CGC, CFDT et Unsa ont apposé leur paraphe. « Nous avons voulu un accord dynamique pour accompagner la transformation du groupe », explique-t-elle, « qui ne se limite pas, comme auparavant, à la question des mobilités géographiques et dont les conclusions étaient partagées exclusivement avec les instances représentatives du personnel. »
Premier mot clé de l’ambition portée par l’accord, l’anticipation. Le but, formulé par Jean-Pierre, est que « les salariés doivent devenir acteurs de leurs trajectoires professionnelles et ne pas subir les transformations ». Deuxième grande orientation : l’accompagnement, des managers en particulier. « Ils seront formés dès le début de cette année, indique Claire Silva, pour qu’ils soient en capacité d’aborder plus facilement avec leurs collaborateurs les évolutions futures de leur métier et de leurs compétences à court et moyen termes. » L’occasion se fera peu attendre : la prochaine campagne d’entretiens professionnels est annoncée pour l’automne. L’accompagnement des managers s’inscrit pour elle dans un « changement de culture » et une « symétrie des attentions » entre collaborateurs et managers. Enfin, troisième axe, Claire Silva promet un partage avec l’ensemble des salariés, « itératif et coopératif », notamment au travers d’une plateforme de prospective métiers disponible sur l’intranet. Des mobilités géographiques aussi bien que fonctionnelles devraient y figurer.
Pour bâtir cette vision prospective, des demi-journées d’échanges avec chaque direction sont organisées dès maintenant, autour des tendances, des évolutions aussi bien internes (changements d’outils, projets spécifiques…) qu’externes (réglementation, attentes des clients…). Une synthèse sera réalisée avant de donner lieu à des ateliers de travail, pour une « relation de proximité avec les opérationnels », explique Claire Silva. Ces travaux terminés, des fiches prospectives seront établies. Elles feront état des évolutions qualitatives (compétences nouvelles à acquérir, etc.) et quantitatives (effectifs en jeu). Dès le 2e trimestre 2020, les plans d’action qui découleront de cette démarche prospective seront mis en place. Claire Silva se veut confiante : « C’est un accord très structurant pour notre politique RH. Il implique autant les ressources humaines que le management et les instances représentatives du personnel, dans une approche partagée au bénéfice de l’accompagnement de nos collaborateurs dans un contexte de transformation qui s’intensifie. »
Né en 2008 du rapprochement entre AG2R et La Mondiale, le groupe compte aujourd’hui près de 10 000 collaborateurs. En matière d’épargne, de santé et prévoyance ou de retraite, il revendique 15 millions d’assurés, à titre privé ou au travers de leur entreprise.
