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L’actualité

Conditions de travail : La tension au travail reste élevée

L’actualité | publié le : 13.01.2020 | G. S. M.

La quatrième édition de l’enquête SUMER (Surveillance médicale des expositions des salariés aux risques professionnels), couvrant les données disponibles jusqu’en 2017, vient de livrer ses premières conclusions. Concernant les contraintes physiques, elles se réduisent au fil du temps. Alors qu’en 2003, 7 % des salariés portaient manuellement des charges durant plus de 20 heures par semaine, ils ne sont plus que 4,7 %. Cette tendance positive souffre une exception notable : l’agriculture où le nombre de salariés exposés à une manutention manuelle est passé de 3,7 % à 6 %. L’exposition à des produits chimiques concerne encore un tiers (32,2 %) des salariés, soit légèrement moins qu’en 1994. Seule l’agriculture enregistre une basse de 15 points mais le niveau d’exposition reste élevé (34 %). Dans l’industrie, le nombre de salariés exposés a baissé de 6 points. Malgré une réduction de 4 points entre 2003 et 2010, 10 % des salariés restent exposés à des produits cancérigènes, en particulier dans la construction où 31 % d’entre eux se trouvent dans cette situation. L’exposition à des agents biologiques (virus, bactérie, champignon, levure…) a fortement progressé puisque la part des salariés exposés est passée de 10 % en 1994 à 19,3 % en moyenne (50 % pour l’agriculture).

Autonomie en recul

Si l’intensité du travail, mesurée par le cumul d’au moins trois contraintes de rythme constatées par le médecin du travail, est en léger retrait par rapport à 2010, 66 % des salariés déclarent qu’il leur est demandé de « travailler très vite » (soit une hausse de 3 points par rapport à 2003), 35 % font état d’une « quantité excessive de travail » (en hausse de 4 points) et 30 % disent qu’ils n’ont « pas le temps nécessaire pour faire correctement [leur] travail » (proportion stable). Quant à l’autonomie, « facteur essentiel des risques psychosociaux au travail » selon la Dares, elle est en recul : 42 % des salariés déclarent ne pas pouvoir faire varier les délais pour réaliser leur travail, soit 7 points de plus qu’en 1994. L’enquête montre enfin que la « tension au travail », corollaire d’une forte charge psychologique associée à une faible latitude décisionnelle, s’est stabilisée à un niveau élevé (31,6 %). Les auteurs relèvent que « la tension au travail augmente dans les secteurs qui étaient les moins exposés en 2010, comme l’agriculture et la construction, alors qu’elle diminue dans l’industrie, secteur le plus concerné en 2010 ». Ils rappellent qu’une situation de forte tension au travail est « prédictive de la dépression, de troubles cardiovasculaires ou de troubles musculo-squelettiques ».

Auteur

  • G. S. M.