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Formation : Associations Transition Pro : faire mieux que les Fongecif… avec moins

L’actualité | publié le : 13.01.2020 | B. d’A.

Les Fongecif ont cédé la place aux Associations Transition Pro. Celles-ci ont en charge le financement de la reconversion professionnelle des ex-bénéficiaires du CIF… avec des budgets divisés par deux.

C’est fait. Au 1er janvier 2020, les anciens Fongecif ont achevé leur mue en Associations Transition Pro. C’est sous cette nouvelle identité, associée à un nouveau logo et un nouveau slogan (« partenaire d’avenir »), qu’elles assurent désormais les missions que leur confie la réforme de la formation du 5 septembre 2018 : financer les projets de transition professionnelle des salariés au titre du compte personnel de formation de transition (CPF transition, remplaçant l’ex-CIF), juger du caractère « réel et sérieux » des projets présentés par les candidats à la démission indemnisée, et offrir aux bénéficiaires du CPF transition un accompagnement de qualité dans leur parcours.

Problème : il va falloir faire mieux que les anciens Fongecif… avec moins. Car si les budgets des anciens Fongecif étaient appuyés sur une contribution des entreprises, ceux des Associations Transition Pro sont décidés chaque année par le conseil d’administration de France Compétences. En 2019, ces dotations s’élevaient à 516 millions d’euros… soit moins de la moitié de l’enveloppe des Fongecif l’année précédente. Et pour 2020, ce budget ne s’élèvera qu’à 496 millions d’euros, même si « nous avons acté le principe d’un budget rectificatif en juin qui pourrait permettre de débloquer 20 millions d’euros supplémentaires sur les marges de France Compétences au titre du financement du CPF de transition », explique Philippe Debruyne, président (CFDT) de Certif’Pro, l’instance paritaire créée par l’ANI du 19 mars 2018 pour animer le réseau des ATP.

Ciblages prioritaires

Reste que si les dotations sont moindres, les besoins, eux, sont en hausse. « En 2019, nous avons validé 13 000 dossiers de CPF transition sur neuf mois contre 11 000 à 13 000 CIF sur toute l’année 2018. Et les prévisions pour 2020 tournent autour de 18 000 », observe Éric Dumartin, président de l’ATP Île-de-France. « Des dossiers dont le coût moyen tourne autour des 32 000 euros en région parisienne, puisque 80 % des frais liés au CPF transition couvrent les salaires plus élevés en Ile-de-France qu’ailleurs », poursuit-il. Pour faire face à ces dépenses, la dotation annuelle est de 160 millions d’euros alors que l’ancien Fongecif francilien était doté de 270 millions d’euros. Alors, pour ne pas vider l’enveloppe annuelle, les ATP devront se conformer aux priorités définies par France Compétences fin 2019 : ciblage prioritaire des publics disposant de bas niveaux de qualification, choix de formations modularisées (une « enquête flash » de France Compétences devrait recenser le positionnement des prestataires de formation sur ce point) et recherche de partenariats avec d’autres acteurs du financement de la formation (Opco, conseils régionaux, branches, etc.) pour imaginer des modus operandi visant à répondre aux demandes.

Quant à la validation des dossiers des démissionnaires indemnisés, elle pourrait constituer une petite bombe à retardement, car si c’est l’ATP qui valide les projets des candidats et ouvre les droits à l’indemnisation par Pôle emploi, rien ne dit que les caisses permettront de financer la formation choisie… « Il risque d’y avoir des déceptions », note Philippe Debruyne. L’an 1 des Associations Transition Pro pourrait se révéler chaotique.

Auteur

  • B. d’A.