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Japon : Le mouvement #KuToo prend de l’ampleur

L’actualité | publié le : 13.01.2020 | L.Z.

Dans le livre qu’elle a publié en fin d’année dernière sur le mouvement, Yumi Ishikawa raconte la libération qu’elle a ressentie en exprimant sa colère. En juin dernier, la jeune femme avait lancé le mouvement #KuToo – contraction de kutsu, pour chaussures, et kutsuu, pour douleur, et jeu de mots rappelant le mouvement MeToo. #KuToo était centré à l’origine sur l’obligation faite aux salariées nipponnes de porter des chaussures à talons.

L’initiative avait obtenu le soutien de nombreuses femmes, au Japon comme dans le reste du monde. Aujourd’hui, il s’étend. Beaucoup de voix féminines s’élèvent contre les travers du capitalisme japonais, qui prennent la forme de contraintes en tous genres. Comme, celle, par exemple, de ne pas porter de lunettes si elles sont en contact avec le public. Cela leur donnerait, selon leur patron, un air « trop froid » ! Sans oublier les horaires à rallonge, le harcèlement, la discrimination… Plusieurs scandales de harcèlement sexuel et de discriminations, comme dans le cas d’une école de médecine, qui a récemment admis avoir biaisé pendant des années les résultats des femmes pour les évincer, ont secoué la société.

Certaines entreprises ont déjà assoupli le code vestimentaire pour les femmes, qui peuvent désormais porter des chaussures plates. Et NTT DoCoMo, la plus grande société de téléphonie mobile du pays, permet même à ses salariées d’avoir des baskets aux pieds… Mais les progrès restent lents. Selon un récent sondage réalisé par la confédération des syndicats, 11 % des salariées notent que les chaussures à talons sont toujours en vigueur dans l’entreprise qui les emploie, et 37 % citent d’autres contraintes, comme le fait de porter une jupe ou d’avoir des cheveux de couleur naturelle.

Et pourtant le Premier ministre nippon Shinzo Abe est l’apôtre d’une meilleure intégration des femmes dans l’économie. Une politique qu’il a menée depuis sa prise de fonction, en 2012. Mais si, selon le classement du Forum économique mondial sur l’égalité entre hommes et femmes de cette année-là, son pays était 101e sur 135, en 2020, le palmarès publié par l’institution de Davos l’a relégué à la 121e place sur 153 pays. Son plus bas niveau jamais enregistré.

Auteur

  • L.Z.