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États-Unis : FedEx ne recule devant rien pour « désyndiquer » ses salariés

L’actualité | publié le : 27.01.2020 | Lyz Zohin

Selon un récent rapport de l’Economic Policy Institute, un institut de recherche proche de la gauche américaine, FedEx, la deuxième plus grande société logistique américaine, a dépensé, entre 2014 et 2018, pas moins de 837 000 dollars (751 000 euros) pour les services de consultants « anti-syndicats ». Et elle ne recule devant rien. Elle diffuse des vidéos à ses collaborateurs, dans lesquelles Teamsters, le fameux syndicat des chauffeurs, est décrit comme un repaire de brigands qui complotent, au nom d’UPS, le principal concurrent pour saper les fondements de FedEx… Elle oblige ses collaborateurs à assister à des réunions anti-syndicats (et vérifie qu’ils sont bien venus…), au cours desquelles elle les manipule en faisant intervenir des managers assurant que certains salariés se demandent pourquoi d’autres sont si peu reconnaissants de tous les avantages offerts par l’entreprise. De même, elle envoie des salariés expliquer en réunion que chacun doit être responsable d’épargner pour sa retraite, sans s’appuyer sur son employeur… Et tous ces stratagèmes réussissent ! Non seulement les salariés ne se syndiquent pas, mais en plus, les quelques syndicats présents, dans le fret notamment, ont été « décertifiés ». Les salariés d’une équipe du New Jersey avaient bien voté, en 2014, pour l’affiliation à un syndicat, mais ils ont « volontairement » fait marche arrière en 2017, après des poursuites lancées par FedEx et remettant en cause sa représentativité… De même, entre 2014 et 2018, les salariés de plusieurs entrepôts ont voté contre toute syndicalisation, tandis que d’autres n’ont pas eu le loisir de le faire, les initiatives en faveur d’une affiliation ayant été tuées dans l’œuf.

Cadeaux fiscaux

En parallèle, FedEx a activement milité en faveur des cadeaux fiscaux consentis par l’administration Trump en 2017. Dans la foulée, ses impôts sur les bénéfices sont passés de 1,5 milliard de dollars en 2017 à… zéro en 2018. De quoi réinvestir dans l’outil de production et offrir de meilleurs salaires ? C’était la promesse de l’administration… Mais selon le New York Times, FedEx a, en fait, comme bien d’autres entreprises bénéficiaires, d’ailleurs, utilisé l’argent pour procéder à des rachats d’actions, faisant ainsi monter les cours pour les actionnaires. Pis, pendant ce temps, les salariés ont vu leurs avantages diminuer, sous forme de bonus réduits et d’accroissement des frais d’assurance maladie. Ainsi, la société a décidé que si le conjoint ou la conjointe d’un salarié pouvait bénéficier d’une assurance de son propre employeur, mais que le salarié FedEx maintenait une demande de couverture pour deux personnes, il devrait s’acquitter d’une sorte d’amende, de 150 dollars par mois… Enfin, les nouvelles recrues n’auront plus de plan retraite, comme les actuels salariés, mais un système d’épargne personnel.

Auteur

  • Lyz Zohin