La start-up Andjaro fait partie d’un collectif d’une centaine d’entreprises qui se sont engagées à mettre en place un congé second parent, rémunéré et d’une durée minimale d’un mois.

Quentin Guilluy, 38 ans, l’avoue sans ambages : « Ma compagne est très féministe et elle m’a éduqué. » Pas question pour le dirigeant et cofondateur de la start-up Andjaro, lancée en 2016 et proposant aux entreprises, notamment de restauration, une plateforme de gestion en temps réel des besoins de personnels, de rester les bras croisés face à ce qu’il considère comme une anomalie du droit du travail. En effet, si la France est en avance dans certains domaines concernant l’égalité femmes-hommes, elle est singulièrement en retard en ce qui concerne le congé dit de paternité et d’accueil d’un enfant. Il est fixé à 11 jours calendaires consécutifs, là où, en Espagne par exemple, il est, depuis avril 2019, de huit semaines, et excède les dix semaines depuis bien longtemps dans les pays scandinaves.

« Ma conviction est que l’égalité femmes-hommes commence par ce congé, dit-il. S’il est plus équilibré, il tend à favoriser l’égalité salariale. » Pour faire bouger les lignes, Quentin Guilluy s’est donc associé à un mouvement comprenant 105 dirigeantes et dirigeants d’entreprise, représentant 20 000 emplois, qui ont pris les devants et se sont s’engagés à mettre en place un congé second parent rémunéré d’une durée minimale d’un mois dans leur organisation. « Et si les grands groupes veulent le faire, alors il leur suffit de s’aligner sur nous ! », proclame-t-il, assurant que c’est la décision économique dont il est le plus fier depuis qu’il est chef d’entreprise…