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H&M veut lutter contre le travail forcé des Ouïghours

L’actualité internationale | publié le : 16.09.2020 | Lys Zohin

La chaîne d'habillement H&M, d'origine suédoise, a annoncé qu'elle revoyait ses relations avec des fournisseurs chinois, parce que ces derniers utiliseraient le travail forcé d'une main-d'œuvre de la minorité ouïghour. Il ne s'agit pas de vêtements faits sur place mais de l'approvisionnement en coton en provenance du Xinjiang, région chinoise où vit la minorité ouïghour et plus grosse productrice de coton de tout le pays (un tiers de la production chinoise et un cinquième de la production mondiale). La production est dirigée par un groupe paramilitaire, le Xinjiang Production and Construction, que le Trésor américain a placé sous sanctions en juillet dernier. Lundi 14 septembre, lors d'un sommet sino-européen virtuel, les autorités européennes ont demandé à Pékin de respecter les droits humains, condition pour que de futurs accords commerciaux et d'investissement soient signés. En outre, l'Union européenne a demandé que la Chine laisse entrer des observateurs indépendants afin de vérifier la situation sur place. Les autorités chinoises ont rejeté les critiques européennes concernant les droits humains, estimant qu'il s'agissait en outre d'une ingérence dans leurs affaires, mais, apparemment, elles auraient invité des diplomates européens à se rendre dans la région.

Un rapport de l'Australian Strategic Policy Institute, avait révélé en mars dernier que de nombreuses marques d'habillement, dont H&M, bénéficiaient, directement ou indirectement, du travail forcé en Chine. Selon les chiffres avancés par ce think tank, un vêtement sur cinq, sur le marché mondial du textile, inclut du coton ou du fil dont on peut remonter l'origine jusqu'au Xinjiang. Outre H&M, le rapport pointait, entre autres, du doigt Adidas, Gap, Uniqlo et Muji. Ces deux dernières marques ayant même, dans leurs publicités, l'an dernier, vanté la qualité du coton de la région chinoise incriminée… Face à la pression, Adidas, Lacoste, Calvin Klein et Tommy Hilfiger ont annoncé ces derniers mois leur « intention » de se séparer des fournisseurs qui s'approvisionnent ou travaillent dans cette région. Nike, qui a maintenu de bonnes ventes en Chine durant la pandémie, a quant à lui déclaré que la société allait revoir sa chaîne d'approvisionnement et agir en conséquence si un danger était constaté pour les Ouïghours ou d'autres minorités.


 

Auteur

  • Lys Zohin