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La DRH d'Adidas démissionne sur fond d'accusations de discrimination raciale

L’actualité internationale | publié le : 02.07.2020 | Lys Zohin

Certains salariés, y compris dans le top management, estiment que la culture de l’entreprise et l’attitude du PDG, Kasper Rorsted, sont à l’origine du problème.

Crédit photo ink drop - stock.adobe.com

Adidas vient d’annoncer le départ, immédiat, de Karen Parkin, la DRH monde, après une carrière de 23 ans au sein du géant allemand d’articles de sport, dans le sillage d’accusations concernant son attitude en matière de diversité raciale. Près d’une centaine de salariés, en Allemagne, mais aussi aux États-Unis et en Australie, avaient envoyé, il y a quelques semaines, une lettre à la direction pour demander une enquête et la démission de Karen Parkin, en poste depuis 2014, après l’émotion suscitée par l’affaire George Floyd. Ils ont obtenu gain de cause. Les accusations ne datent pas d’hier. L’an dernier, Karen Parkin avait pourtant balayé d’un revers de main des allégations de discrimination raciale et de fortes disparités de traitement au sein de Reebok, filiale d’Adidas, et jugé inutile de mener des actions pour corriger la situation.

Reste à savoir si le départ de Karen Parkin sera suffisant pour calmer la colère des salariés. D’aucuns, y compris dans le top management, selon la presse, estiment en effet que la culture de l’entreprise et l’attitude du PDG, Kasper Rorsted, sont à l’origine du problème. C’est pourtant lui qui assurera la fonction de DRH monde en attendant le remplacement de Karen Parkin. Alors que la marque s’appuie largement sur des athlètes noirs pour ses publicités et ses ventes, les personnes de couleur au sein de la société s’estiment souvent mises de côté pour ce qui est de leur évolution de carrière. Elles ont demandé – et obtenu – qu’Adidas s’engage à revoir ses pratiques RH pour améliorer la diversité au sein des équipes et qu’aux États-Unis, 31 % des effectifs, à tous les niveaux hiérarchiques, soient constitués de Noirs et de Latinos d’ici la fin 2021. Adidas ne publie pas la composition raciale des équipes aux États-Unis, mais selon des documents obtenus l’an dernier par le « New York Times », sur les quelque 1 700 salariés de son siège américain, à Portland, dans l’Oregon, moins de 5 % s’identifiaient comme noirs.

Auteur

  • Lys Zohin