Confirmant une première étude de la Réserve fédérale américaine, Thomvest Ventures, une société de capital-risque, fait état d’une baisse moyenne de 10 à 15 % des salaires (hors dirigeants) à travers le pays. Les données sont encore partielles, mais nombre d’entreprises, comme The Container Store Group ou Lyft, ont déjà déclaré, en publiant leurs résultats trimestriels ces derniers jours, qu’elles réduisaient les rémunérations. « Il y a des signes en ce sens dans l’ensemble de l’économie », a indiqué la Réserve fédérale. Un phénomène qui contredit la théorie économique, en vogue depuis la Grande Dépression, voulant qu’il est certes possible, pour les employeurs, ne pas augmenter les salaires autant que le taux d’inflation, par exemple, mais qu’il est nettement plus difficile de les baisser. Mais si cette théorie a résisté pendant la crise financière et économique de 2008, il semble qu’elle soit aujourd’hui battue en brèche par le coronavirus. Certains experts avancent l’hypothèse que, sur fond de chômage de masse, les entreprises mettent l’accent sur « un sacrifice commun », à l’image de la lutte contre la pandémie, qui a donné lieu à une discipline collective, celle du confinement et de l’adoption de mesures barrière. Il n’en reste pas moins que le phénomène inquiète outre-Atlantique. Si les salariés subissent une baisse de pouvoir d’achat dans les mois qui viennent, la reprise risque d’être freinée d’autant.